Nouvelle création originale nippone de Netflix, Alice in Borderland est une série qui a un avantage : dès que l’on commence, on ne peut plus s’arrêter. J’ai englouti cette entière saison en une soirée (quitte à rogner sur mon sommeil). Ce mélange de jeux vidéos, de conte dystopique et de mangas rend le tout particulièrement palpitant. Les jeux présentés sont suffisamment bons (bien que certains soient faciles à décoder grâce à la façon dont est énoncé le jeu comme le coup de l’ampoule) pour captiver le spectateur et lui donner envie de poursuivre l’aventure sans s’arrêter. Alice in Borderland est aussi adaptée d’un manga ce qui permet d’appuyer un peu plus les influences qu’elle nous propose. L’action est omniprésente et l’on apprend à connaître tous les personnages importants tout au long de la saison. D’ailleurs, c’est parfois l’une des faiblesses de la série, lorsqu’elle plonge dans le côté drame sentimental et que cela plombe tout ce que le suspense tente d’installer en parallèle.
Un jeune homme passionné de jeux vidéo se retrouve avec ses deux amis dans un Tokyo alternatif où ils doivent disputer de dangereuses parties pour survivre.
Impossible de ne pas penser à Battle Royale par exemple alors que Alice in Borderland adopte un style très proche de la culture nippone, tant sur les jeux vidéos que sur la culte des manga. Grâce à un solide casting qui ne tombe jamais dans le cliché qui aurait pu gâcher la fête. La suite des évènements permet aussi de créer une vraie dynamique. Au départ, nous sommes autour d’un jeu par épisodes et rapidement tout s’enchaîne une fois que les personnages accèdent à de nouvelles révélations autour du fonctionne de ceux-ci. L’une des vraies erreurs de Alice in Borderland c’est probablement le dernier jeu qui traine sur deux épisodes et qui par moment donne l’impression que le temps est long. Tout part cependant d’une intrigue assez classique mais qui parvient à rapidement captiver notre attention grâce à tout un tas de mystères. Les jeux sont de plus en plus durs et mettent alors en scène la violence sans se soucier de quoi que ce soit.
Cette violence se ressent d’autant plus dès le second épisode avec le fameux jeu dans cette résidence d’immeubles où les personnages doivent échapper à un tueur au masque de cheval. Les lieux sont eux aussi assez importants et bien exploités. Mon seul regret est peut-être le jardin botanique qui avait peut-être plus à dévoiler que ce que l’on a pu en voir. La culture japonaise est quant à elle particulièrement bien utilisée ce qui donne l’impression de plonger réellement dans un Tokyo vidé de ses habitants. La violence, la tragédie et le côté ultra sombre (qui a de quoi rappeler Hunger Games par moment) est une occasion en or pour nous garder en haleine face au récit. Alice in Borderland a clairement été construite pour Netflix et donc le binge-watching où s’arrêter devient très rapidement impossible une fois passé le premier épisode (qui est peut-être le plus faible d’une certaine façon tant il passe de temps à tout introduire).
Je ne suis pas un grand fan d’anime ou de manga mais Alice in Borderland a su apporter une touche différente à ce genre afin de le rendre accessible au plus grand nombre. Le scénario tient suffisamment bien la route pour nous conduire petit à petit à la conclusion de la saison qui lance les hostilités pour une saison 2 (Netflix si tu es là, je veux bien que tu en commande une). Je ne connais pas les manga dont Alice in Borderland est inspirée mais je suis presque dans l’envie de voir ce qu’ils donnent car il m’est difficile d’attendre la suite. Le casting quant à lui apporte une variété de visages et d’émotions alors que l’on apprend à connaître le passé de chacun (il y a notamment un trans dans le récit dont l’écriture est assez soignée au travers des révélations sur son passé). On ne peut s’empêcher d’imaginer que tous les personnages de Alice in Borderland sont là pour une bonne raison et notamment leur vie dans le monde réel. Ils sont pour certains de grands solitaires, d’autres des gens qui ont commis des erreurs. C’est donc presque comme une sorte de purgatoire que la série doit être vécue.
Certaines révélations sur certains personnages sont assez inattendues et le scénario garde les informations le temps qu’il faut (sans trop faire de rétention pour éviter de perdre le téléspectateur). Je suis donc maintenant conquis par cette aventure dont je n’attends que la suite si Netflix veut bien commander une saison 2.
Note : 8/10. En bref, un jeu de survival assez captivant et original mêlant contes et jeux vidéos à la sauce manga.
Disponible sur Netflix