Blonde & Idiote Bassesse Inoubliable*************Townes Van Zandt de Townes Van Zandt

Publié le 17 décembre 2020 par Hunterjones

Chaque mois, vers le milieu, tout comme je le fais pour le cinéma, (dans les 10 premiers jours) et tout comme je le fais pour la littérature (dans ses 10 derniers) je vous parle de l'une de mes trois immenses passion: la musique. 

Le titre de la chronique est inspiré de 4 albums dont j'ai tant écouté les sons que j'en connais toutes les variantes, toutes les nuances, tous les airs, toutes les paroles, tout, tout tout. Ces musiques circulent dans mes veines. On la retrouverait dans mon ADN.

Par ordre de création:


Blonde on Blonde
de Bob Dylan.

The Idiot d'Iggy Pop.

Low de David Bowie

The Unforgettable Fire de U2.

B.I.B.I. c'est bibi, c'est moi. C'est aussi la terminaison du terme habibi voulant dire en dialecte irakien : Je t'aime


Musique, je t'aime. 

TOWNES VAN ZANDT de TOWNES VAN ZANDT

Mon défunt père aimait beaucoup la musique dite country. Moi j'appelle ça plutôt folk. C'est un pur hasard si je vous jase de musique le jour même de son décès. La toute première fois que j'ai écrit une chronique sous cette forme était un 17 mai. Et quand mon père est décédé un 17 décembre, j'ai alors choisi de toujours tenter de viser le 17. Pour ne pas avoir à vous parler trop sensiblement d'un disparu qui m'était cher à répétition.


En vieillissant, et j'avais déjà eu cette discussion avec un ami plus âgé, on se surprend à glisser vers le folk. Comme si la violence de la vie nous obligeait, inconsciemment à rechercher la musique agréablement douce. Townes Van Zandt, en tout cas, sur cet album, offre du doux. Du folk. Du country. Du tendre pour l'oreille et les sens. 
Lors du dernier party de Noël de l'entreprise qui m'exploite m'engage, j'avais marché 2h00 (8,8 kilomètres) du Château Frontenac à un point de repère où mon fils, pour la toute première fois, allait me prendre en voiture le lendemain matin et on allait monter ensemble de retour à Montréal. J'avais marché dans le froid de décembre, pour dégriser du party de la veille, avec la musique de cet album dans les oreilles. Je n'ai jamais vu le temps passer. J'étais en bonne compagnie.
Sur son troisième album, TVZ allait faire ce qu'il a fait très souvent dans sa carrière, réenregistrer des morceaux de ces albums précédents, duquel il était rarement satisfait. Si la musique de TVZ est facile à écouter, l'homme était compliqué. Lourd sur la toxicité qui a écourté sa vie, il aurait eu avantage à ralentir ses abus d'alcool et de drogues. Sa voix, en fin de carrière s'en trouverait affectée. Et son coeur  a lâché à seulement 52 ans. 
La toute première chanson de cet album de 1969, est ironiquement la chanson titre de sont tout premier album, lancé un an avant. C'est délicieusement doux et agréable. C'est à Nashville qu'il avait été enregistrer tout le matériel pour cet opus. 

TVZ avait passé beaucoup de temps à jouer de son style de guitare au Colorado. Columbine n'avait pas, en 1969, la connotation horrible de la tuerie qui surviendrait quelques 30 ans plus tard. C'est aussi une très belle ville et le nom d'un fleur fragile, un jour radieuse et le lendemain terriblement fanée. Comme TVZ savait l'être. 


La chanson suivante est bouleversante. Il a aussi choisi de la réenregistrer. C'est d'ailleurs la toute première chanson qu'il a composé de sa vie. Le titre semble être la philosophie de la vie qu'il s'était choisi. D'une tristesse infinie. Et assez beau à la fois. 

Voilà un morceau que mon père aurait adoré. Je soupçonne même qu'il m'avait peut-être déjà fait entendre ce morceau. Ce style assurément. Un "picking" de guitare unique. Et une voix tout ce qu'il y a de plus country.


Je vous ai dit qu'il avait passé du temps au Colorado. Il y a remarqué les belles femmes. Après Columbine, il a aussi une chanson simplement appelée Colorado Bound, sur un autre album. Il avait les montagnes tatoués au coeur. Ce morceau clôturait la Face A.

La Face B s'ouvrait sur ce qu'il a magané pas mal toute sa vie, ses poumons. En 1969, il consomme déjà beaucoup mais n'est pas encore complètement autodestructeur comme il le sera 4 ans plus tard. Il aurait écrit cette chanson, alors atteint de pneumonie. 


La chanson suivante est la troisième qu'il a choisi de réenregistrer à son goût. L'écho de l'harmonica, un instrument qui ne cesse jamais de me toucher, est assez formidable en sourdine derrière. En raison de la pochette et de l'absence de titre réel pour ce disque, certains ont appelé cet album "The Kitchen Album". Excellent album du matin. Intéressant en lendemain de brosse aussi, au froid, tel que vécu par bibi.

La chanson suivante est ma préférée de l'album. Cynique est TVZ sur ses relation amoureuses. L'harmonica y est encore délicieux. Steve Earle, un immense fan de TVZ, non seulement dira de lui qu'il n'a rien à envier à Dylan, mais il l'honorera un peut partout. L'amour de ses pairs était assez inconditionnel. 


L'avant dernier morceau est le dernier morceau qu'il a choisi de refaire d'un album précédent. À deux guitares. Dont une plus espagnole. Très très joli.

La pièce qui ferme "l'album de cuisine" commence à la flûte et est très courte. Mais aussi très jolie, avec des faisceaux de lune dans l'oeil. 

Pour amateurs de guitare, de voix country, de folk, d'americana, de Dylan, de Steve Earle, de bons buveurs, de lendemain de brosse, de longue marche, de randonnée à cheval, d'autodestructions latentes.