Je ne comprendrai ni n’accepterai jamais qu’on puisse se réjouir à ce point d’indécence d’envoyer qui que ce soit à la rue. Non seulement pour l’avoir touché d’un peu trop près ( plus près que je ne l’aurais voulu en tous cas), mais aussi et surtout parce que ce genre de jouissance réactionnaire, si bruyamment éructée par une personnalité politique loin d’être anodine 1 attaque frontalement tout à la fois les valeurs qui ont fondé mes pratiques de vieux travailleur social, mais également les convictions personnelles qui en constituent le substrat, et qui m’ont entraîné dans des missions de bénévole pour différentes associations caritatives et d’entraide sociale, comme le Secours Populaire ou le Dal , à qui je demeure encore et toujours fidèle, par exemple. (je serais d’ailleurs curieux de savoir ce que peut en penser Jean-Baptiste Eyraud, de cette histoire là… 😉
Mais j’ai voulu dépasser le stade de l’émotion pure qui a produit le tweet qui sert d’illustration à ce billet et creusé le contexte de cette décision municipale qui m’apparait tellement ignoble.
L’un des points les plus longuement discutés ce lundi soir, est la suppression des aides à la cantine, à l’achat de ticket de transport ou des chèques Sport et Culture pour les familles dont l’un des membres est impliqué dans des faits de délinquance. Trois points sont retenus : si l’un des membres de la famille a été condamné pour des troubles à l’ordre public, s’il a fait l’objet d’un rappel à l’ordre ou si un accompagnement parental a été refusé. Il est temps que les parents prennent leurs responsabilités considère Pierre-Olivier Mahaux, adjoint à la sécurité : « Nous avons eu pour la première fois l’utilisation de mortiers d’artifice contre les forces de l’ordre ou encore une soixantaine de voitures brûlées pendant les deux semaines de vacances de la Toussaint ».
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Nous y voilà. De quoi conforter la fameuse citation de Benjamin Franklin. Pour rétablir la sécurité, il conviendrait donc selon ces gens de s’en prendre aux aides sociales, et de s’en prendre violemment à tout agent vecteur de cette notion dangereusement extensible – à outrance, comme on le verra plus bas – de trouble à l’ordre public pour le priver arbitrairement, sans autre forme de procès, de nos libertés les plus fondamentales. Voilà qui s’appelle vraiment prendre le problème par le petit bout de la lorgnette. Mais quoi de plus étonnant pour des gens d’une droite dure pour qui le social s’apparente à une faiblesse et pour qui l’argent, en bon libéraux qu’ils sont, est le seul mètre étalon de toute vie humaine ?
J’ai toujours milité pour le droit inconditionnel au logement, à la santé, à l’éducation. Parce que sans ces préalables là, qui fondent la stabilité et la sécurité personnelle des individus, et fondent le pacte social qui garantit toute possibilité d’intégration et la possibilité même du débat, on se trouve à mon sens fort malvenu de demander à quelqu’un.e qui n’a rien, n’a pas de toit et qui crève de faim de respecter la loi. C’est absurde, incohérent, et totalement déconnecté de nos réalités humaines, sur tous les plans. Hormis quand on ne se préoccupe et ne regarde le monde qu’avec le petit bout de la lorgnette nommée sécurité, qui plus est au sens le plus étroit et restrictif du terme, avec en parallèle la fibre sociale d’un bulot dans un champ pétrolifère.
« fauteur de troubles »… Que pensez vous chers décideurs, dans ce cas, de ces autres événements que je mets ici en relief à dessein, histoire de démontrer à quel point ce genre de mesures d’une violence sociale qui m’est insupportable, soumises à l’arbitraire subjectif de petits potentats locaux, est totalement absurde, contre-productive, et peu mener aux pires dérives attentatoires à la dignité humaine. J’ai deux exemples précis en tête :
Celui-ci…
… et celui là :
On voit que le trouble à l’ordre public, outre qu’il peut être soumis à interprétation, connait également des différences de traitement de plus en plus extravagantes, compte-tenu du climat ultra-sécuritaire, anti social et refusant de plus en plus violemment toute contestation dans ce pays. Aussi, s’agissant pour le coup d’une municipalité de droite, je ne peux qu’être préoccupé par cette entorse sociale grave à ce qui est humainement acceptable, compte-tenu de mes convictions humanistes, desquelles s’éloignent considérablement et de plus en plus impunément les gens de cette famille politique là, sur ce thème comme en bien d’autres, basculant ce pays sur une bien mauvaise pente.
Des ennemis donc, à traiter comme tels. N’en déplaise à Monsieur le dirigeant de la Fondapol (qui se définit entre parenthèse sans honte comme « progressiste ». On voit) et ancien candidat malheureux – car malhonnête, absolument – au Conseil régional du Languedoc-Roussillon-Midi-Pyrénées. Nous, ici, on savait déjà quoi en penser, de ce médiocre droitard sans grand intérêt…
Mais ça va mieux en l’écrivant.
1…en ce sens que ce Monsieur constitue une cible de choix dans notre combat anticapitaliste et contre ces personnalités politiques qui influencent éhontément, de manière totalement disproportionnée en regard de leur valeur intellectuelle et politique ajoutée, le débat politique hexagonal en l’orientant dans le mauvais sens, celui d’un communautarisme économique qui y a grand intérêt, et qui est loin d’être impunément dénoncé à sa juste mesure, lui.