Voici donc le cinquantième et dernier album sélectionné par mes soins pour l'année 2020. Le disque est sorti en juin dernier sur le label Captured Tracks. Ce label est spécialisé dans les groupes et artistes d'indie pop (Craft Spells, DIV, Wild Nothing, Beach Fossils ou les regrettés Pains of Being Pure at Heart), celle fortement inspirée par Sarah Records et donc habituée de ce blog. Becca Mancari est une jeune chanteuse new-yorkaise d'origine italo-portoricaine. On pourrait la croire éloignée dans le temps, le lieu et l'esprit des groupes twee-pop estampillés du célèbre label Bristolien. Et pourtant, la filiation est évidente, surtout sur les premiers titres, même si le style est plus complexe, on y entend aussi une dose de dream pop, notamment sur "Knew", proche de Beach House par exemple. "The Greatest Part" rassemble ainsi en à peine plus de trente minutes, 12 petites miniatures pop savamment arrangées "à la maison", toutes un peu différentes, toutes un peu pareilles. Il y a ici une vraie intelligence mélodique, subtile, délicate. C'est le genre de disque idéal pour les matins tranquilles, bien au chaud. Un parfait disque, d'intérieur, de confinement qu'on peut réécouter en boucle, sans se lasser. Voilà pourquoi la révélation a été pour moi assez tardive - six mois après sa sortie - pour cette artiste à suivre.