La nouvelle saga de l'été de la mort qui tue (épisode 2)

Par Pandora

Robinson Névrosé (épisode 2)

Il est presque 1 heure du matin et j'y suis enfin, j'ai garé la voiture un peu à l'écart pour ne pas qu'elle attire l'attention et j'y ai laissé mes papiers. Pour les clés, je suis très embêté, je n'y avais pas pensé mais je ne vais quand même pas les emporter avec moi... Je décide donc de les enterrer au pied d'un arbre mais je n'y connais rien en arbres alors j'espère le retrouver à mon retour...


Nous n'en sommes pas là !


J'ai gardé mes habits et mes chaussures parce que dans les films, les naufragés sont rarement nus. En plus je viens enfin de me débarrasser d'un champignon alors ne n'est pas pour attraper je ne sais quoi d'autre et de pire sur mon îlot. Surtout que je ne suis pas vacciné contre le tétanos... On peut être hypochondriaque et bélonéphobe*.


Je m'approche du rivage sans croiser personne, la nuit est fraiche et la lune pleine, j'arrive facilement à retrouver l'endroit que j'avais repéré pour me mettre à l'eau, le plus près possible du rivage et de l'îlot. Il y a une nappe de sable puis l'eau un peu comme une plage.  « Montagne-Neige-Montagne-Neige ». Désolé.  Je me mets à l'eau sans hésitation je suis venu pour cela, et j'avance en direction de l'îlot. Le sol est mou sous mes pieds, de la vase probablement, j'ai de l'eau jusqu'aux genoux, puis jusqu'à la poitrine, et l'îlot est encore bien loin. Je continue à avancer mais bientôt je ne sens plus le sol, je n'ai plus pied, je me débats pour avancer vers l'îlot comme si j'avais vraiment fait naufrage et que j'étais tombé dans l'eau « Montagne-Blblblbeige-Montagne-Neige Blblbl », je bois la tasse en essayant de prononcer mes mots magiques,  je n'avance plus mais j'essaie de me maintenir à la surface avec de grands mouvements désordonnés de mes bras et jambes, difficile d'apprendre à nager en accéléré dans ces conditions. Et alors que je crois ma dernière heure arriver, et que je cesse de me débattre frénétiquement et inutilement, je sens du bout du pied quelque chose de dur, m'appuie davantage. J'ai à nouveau pied. Je suis au milieu du lac et j'ai pied, c'est vraiment un miracle... à moins que ce ne soit un ban de sable, qu'importe après tout ! Je reprends mon souffle en reprenant pied, crachant un peu d'eau au passage, et je reprends ma progression, de l'eau à hauteur des épaules. Ca y est enfin j'arrive sur l'îlot, je suis naufragé.
Victoire! (J'ai bien conscience que cette réaction pourra en étonner certains mais je vous serai gré de ne pas juger mes rêves...)

La première impression est très décevante, il y a un caddie rouillé et renversé, des bouteilles de plastique, conserves et autres déchets... Cet îlot n'a vraiment rien de paradisiaque. Je m'aventure plus loin pour y découvrir les traces d ‘un ancien foyer garni de bouteilles de bière vides avec à proximité un pack de canettes qui ont l'air pleines. Cet îlot désert est plutôt fréquenté. J'avance encore, me frayant un chemin dans la végétation pour enfin accéder à une zone à peu près vierge, d'où je ne distingue plus les contours du lac, masqués par le feuillage et où je me sens vraiment naufragé. Je suis trempé et je frissonne un peu mais sinon je ne me sens pas mal. Je n'ai aucune idée de l'heure qu'il peut-être malgré ma montre de poignet... qui n'était pas waterproof, je m'en rends compte trop tard.

Ca y est, je suis seul sur mon ile. Je n'ai absolument pas sommeil. J'ouvre une des canettes que j'ai subtilisées autour du foyer. Je n'ai pas pu désinfecter l'opercule de métal sur lequel les rats font pipi ce qui peut donner des maladies mortelles,


Mais je ne crains plus rien, je suis un aventurier maintenant.
Robinson Crusoé.
*bélonéphobie: peur des aiguilles

N'oubliez pas de jouer avec moi, vous avez jusqu'à samedi soir minuit et c'est ici