Réduire le taux de fraude très élevé à sa portion la plus congrue, et accroître les recettes.
Lors de la pose de la 1ère pierre du projet de construction des 14 premiers postes de péage automatique du Cameroun ce 10 décembre dernier à Mbankomo, une banlieue de Yaoundé, le Ministre des Travaux Publics Emmanuel Nganou Djoumessi a saisi l’occasion pour exposer le problème principal des anciens postes de péages du pays au cours des deux dernières décennies.
D’après le Ministre, près de 100 milliards de FCFA ont été collectés depuis 1995. Malgré la tendance à la hausse d’une année budgétaire à l’autre depuis son instauration, le péage routier n’a pas encore atteint son seuil potentiel. Un taux de fraude très élevé et une gestion contestable justifient ce sentiment. « À l’instar de la vétusté des locaux qui abritent les postes de péage, la fraude extrême due au contact des péagistes avec les recettes affiche un taux moyen annuel de 50%. Le pays aurait ainsi perdu près de 100 milliards de FCFA sur les 200 milliards qu’il aurait dû collecter en 25 ans. » avait-t-il fait déclaré lors de la pose de la première pierre dudit projet.
Il faut dire que l’institution du péage routier visait à résoudre un défi qui se posait dans les années 1990. En effet, à cause de la rareté de fonds de financement pour la construction et l’entretien du réseau routier, il a été institué, le 7 janvier 1993, le péage routier. À cause de la non-atteinte des objectifs qui lui étaient assignés au départ, le gouvernement a mis en place le Programme de sécurisation des recettes routières (PSRR) en octobre 2005.
Seulement, observe le MINTP, « Cette méthode rudimentaire étant trop approximative et ne prenant pas en compte certains paramètres importants qui influencent les recettes des péages », on se retrouve aujourd’hui très en deçà des résultats escomptés. En somme, c’est près de 50% des recettes routiers sont détournées au Cameroun, soit 100 milliard de franc CFA en 25 ans. Cependant, les pouvoirs publics espèrent qu’avec le péage automatique, l’équation de la fraude massive dans ce secteur sera résolue. Y parviendront-ils ? Seul l’avenir nous le dira.