En cette veille des fêtes de fin d’année, beaucoup de ces espaces de vente peinent à satisfaire la clientèle, faute d’approvisionnement du fait du Covid-19.
Elles restent l’un des espaces souvent privilégiés par les consommateurs pour faire les emplettes pendant les fêtes de fin d’année. Les brocantes, puisqu’il s’agit d’elles, offrent du choix. Sauf que cette année, ces commerces peinent à trouver des clients. C’est que les prix ont flambé. « Un frigo qui se vendait à 6.0000 F coûte aujourd’hui 120.000 F ; un jouet pour enfant dont le prix oscillait entre 1.000F et 5.000 F se vend aujourd’hui entre 5.000 F et 30.000 F ; les écrans téléviseurs de 42 pouces qui se vendaient à 80.000 F valent 100.000 F de plus », explique Guy Bertrand Tehum. Telle est la température du marché de la brocante au quartier Essos à Yaoundé ce 14 décembre 2020. Mireille Ngando, commerçante, assise devant son magasin, vient de terminer le ménage. Ses cinq employés ont été mis en congé technique. Les étagères de son magasin sont parsemées de quelques ustensiles de cuisine et deux écrans plats accrochés au mur.
Dans un coin, est logé un panier contenant des jouets pour enfants. « Mon chiffre d’affaires est passé de 20 millions à 2 millions de F. J’ai été obligée de compresser le personnel. La dernière fois où je me suis ravitaillée remonte à février 2019 parce que les frontières sont fermées et l’accès aux pays européens quasiment impossible. Dans les ambassades, il est impossible d’obtenir le visa», déplore la dame. Conséquence directe, les clients sont rares. « Je préfère me ravitailler dans les brocantes parce qu’elles disposent de produits de bonne qualité. Mais cette année, les prix ont connu une augmentation à cause de la fermeture des frontières liée à la crise sanitaire. Je suis en train de chercher une table d’étude pour mes enfants et je n’en trouve pas, parce que les magasins sont vides », s’exclame Eliane Nnomo, cliente. De l’avis d’André Sirina, employé de brocante, les produits sollicités sont les salons en cuir, les tapis, les vélos VTT, les chaises de bureau, les fers à repasser. Mais il est difficile d’en avoir aujourd’hui. « Le secteur de la brocante se porte très mal. Nous qui voyagions pour aller chercher la marchandise à l’étranger, ne le faisons plus. Je suis dans ce secteur depuis 1979, mais je n’ai jamais vécu une telle crise. Pour nous approvisionner, nous sommes obligés de faire appel aux Camerounais de la diaspora. C’est eux qui de temps en temps nous ravitaillent », affirme Joseph Paradis Nouhou, brocanteur.
Malgré les contraintes, certaines brocantes réussissent à s’approvisionner. C’est le cas d’une boutique située au marché Mvog-Ada à Yaoundé, pris d’assaut par des clients. A l’entrée de ce magasin, il est marqué « arrivage ». « Je suis venu chercher des jouets pour mes enfants, mais les prix sont exorbitants. Je ne pourrais rien acheter ici», affirme Bernard Koueh, client.s