Voilà un groupe de rock indépendant qui arrive à classer son premier album 11ème des meilleurs de l'année 2020 pour les Inrocks. Forcément ça donne envie d'en savoir plus, car si ce style de musique constituait autrefois l'essentiel des articles du magazine, cela n'est plus le cas depuis de nombreuses années. Deux possibilités : soit Les Inrocks ne parlent plus que du meilleur du genre et alors Tiña est donc ce qui se fait de mieux et c'est moche car je n'en avais pas entendu parler, soit au contraire, comme ils ne connaissent plus grand chose dans le domaine, Tiña bénéficie juste d'un piston quelconque et pas mérité. La vérité, comme souvent, est ailleurs, plus nuancée. Oui, ce groupe profite d'une petite notoriété, étant le premier album signé sur le label Speedy Wunderground. Ce label est celui dont tout le milieu parle puisqu'il a permis de faire découvrir les groupes Black Midi, Squid ou Black Country, New Road, nouvelles coqueluches post-punk, synonymes de l'éternel renouveau du rock. La musique des londoniens de Tiña est pourtant assez différente, puisqu'elle fait davantage penser au rock indépendant américain des années 90, comme du Pavement ou du Built to Spill, en plus lent, plus planant.
Leur leader, Josh Loftin, est affublé d'un chapeau de cow-boy - influence américaine oblige - rose - l'excentricité so british. Cette couleur est aussi présente sur la pochette du disque, voire dans le titre, comme un antidote à notre monde morose. Si Tiña n'est sans doute pas le meilleur groupe de rock indépendant actuel, son album plus finaud qu'il n'y paraît de prime abord, pourrait nous suivre un bon moment. Une "Positive Mental Health Music", quoi de mieux pour parer aux éventuelles nouvelles périodes de confinement ?