Si j’avais connu Keaton Henson l’an passé, via sa participation à une chanson du dernier (double) album de UNKLE, The Road: Part II (Lost Highway), en clôture du premier disque : « The first time ever I saw your face », ce n’est que cette année que je le découvre enfin réellement, lui et son univers personnel.
Le visuel de son tout nouvel album Monument semble d’emblée presque antithétique : ce chiot en porcelaine, si fragile, se trouve tellement loin de l’idée que l’on se fait, justement, d’un monument, supposé être là pour toujours ou presque.
Le timbre de sa voix me rappelle sur certains morceaux, c’est à s’y méprendre, celle d’Albert Plá, chanteur catalan que j’avais découvert grâce à Pedro Almodóvar. Le Londonien a-t-il lui aussi déjà écouté cet artiste culte ? Ou s’agit-il d’un simple hasard qui fait qu’il partage une voix et un univers tellement touchant et sincère à la fois ? J’y entends aussi parfois le New-Yorkais Peter Silberman, période Impermanence bien sûr.
En 2020, plusieurs albums folk m’auront touché en plein cœur : après sa compatriote Laura Marling, Keaton Henson vient m’éblouir avec une authenticité qui jamais ne me fait être triste ni nostalgique. Jamais. À la place, une chaleur humaine et un bien-être si réconfortant viennent m’envelopper, j’oserais presque dire littéralement m’enlacer…
Allez savoir pourquoi, j’ai aussi par moments comme une impression de me trouver au beau milieu de Downton Abbey !
(in Heepro Music, le 14/12/2020)
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