Dans une précédente étude, le cabinet de conseil et d’audit PwC France et Maghreb avait estimé que la blockchain augmenterait le PIB mondial de 1760 milliards de dollars d'ici 2030, dont 58,5 milliards de dollars pour la France, soit environ 2% de son PIB actuel, avec la création de plus de 500000 emplois d’ici 2030. Le cabinet de conseil et d’audit dresse aujourd’hui un panorama de l’état de la blockchain en France en 2020, avec près de 100 répondants « pure players » de l’écosystème blockchain et entreprises « traditionnelles » issues de différents secteurs et développant un projet en lien avec la blockchain. Existe-t-il des dénominateurs communs entre les entreprises les plus avancées sur les blockchains et les cryptoactifs ?
Pauline Adam-Kalfon, Associée en charge des activités Blockchain chez PwC France et Maghreb, explique « La France fait partie des pays européens dont l’économie sera la plus fortement touchée par la blockchain que ce soit au niveau des acteurs privés ou publics. Malgré les obstacles, la blockchain s’installe peu à peu comme une évidence au sein des entreprises françaises notamment grâce à un soutien accru des directions générales. Le secteur des services financiers en France en est actuellement la preuve, sachant qu’on anticipe qu’en 2030 ce sera l’administration publique, l’éducation et la santé qui devraient être le plus impactés. »
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La structuration des équipes et les budgets alloués à la blockchain dans les entreprises françaises évoluent de manière significative. En effet, les experts observent qu’en moyenne il y a cinq personnes dans les TPE et PME pour un budget de 100 000€ et vingt personnes pour un budget d’un million d’euros dans les grandes entreprises. La crise sanitaire et économique ne semble d’ailleurs pas limiter l’investissement puisque seules 23% des entreprises prévoient de le diminuer et 31% prévoient même au contraire de l’augmenter dans les prochains mois.
De plus, 50% des projets sont en phase de déploiement en 2020, et preuve de la maturité de l’écosystème français, seuls 5% des projets ont été définitivement arrêtés cette année.
Au sein des entreprises non spécialisées dans la blockchain, les principales raisons des retards de projets blockchain tournent à 43% autour de l’identification du bon business model, de réticences internes pour 29%, et en troisième position ex-aequo les enjeux de gouvernance ou la maîtrise du cadre réglementaire pour 14% d’entre elles. Domaine complexe et parfois méconnu, la blockchain nécessite un effort de pédagogie et de formation, qui fait en partie défaut aujourd’hui : 56% des entreprises interrogées considèrent l’accès à la formation blockchain comme étant difficile ou très difficile.
Enfin, 91% des pure players et 77% des autres entreprises anticipent le développement de la blockchain en France dans les trois prochaines années. Ce développement croissant sera favorisé par le cadre réglementaire, une meilleure formation sur les sujets blockchains, des financements importants, le développement d’initiatives publiques et un accompagnement accru des banques autour des cryptoactifs.