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Le dernier tango à Medellín

Publié le 11 décembre 2020 par Podcastjournal @Podcast_Journal
L’œuvre et la voix de Gardel sont classées au registre de Mémoire du monde de l'Unesco depuis 2003. Et si l’on en croit le grand écrivain argentin Jorge Luis Borges, ce chanteur de légende fut celui qui a fait du tango une simple et "brève scène dramatique". Ce qui n’empêchera pas ce dernier de devenir parfois un "mélodrame pleurnichard". Et Borges de citer dans une des quatre conférences qu’il prononça sur le sujet en 1965 à Buenos Aires, quelques lignes d’un des plus cé!èbres tangos "la Cumparsita", composé en 1915 et chanté par Gardel en 1927: "Le cortège/de misères sans fin défile/autour de cet être malade/qui bientôt va mourir de peine. C’est pour cela que dans son lit/il sanglote tristement/se rappelant le passé/qui le fait souffrir. 

Charles Romuald Gardes émigre en 1893 en Argentine avec sa mère Berthe, repasseuse célibataire. On ne sait toujours pas qui était son père. Il grandit dans les quartiers populaires de Buenos Aires où voisinaient les conventillos, demeures des familles pauvres, les cantinas, cafés populaires, et les théâtres, sans oublier les nombreuses maisons closes. Dès l’âge de 12 ans, il commence à se faire remarquer dans son quartier comme bon interprète de tango. Il exerce divers petits métiers pour subsister tout en continuant à chanter, souvent en échange de repas. Il débute vraiment le soir de la Saint Sylvestre 1913, il a alors 23 ans, dans le grand cabaret Armenonville ouvert en 1911 à Buenos Aires et dont le nom rappelait un ancien pavillon de chasse du XVIIIe siècle situé dans le Bois de Boulogne de Paris.

Grâce à Carlos Gardel et à son guitariste, c’est devenu un des hauts lieux du tango jusqu'à sa fermeture en 1920. Il a déjà changé son patronyme de Gardes en Gardel. Sa carrière internationale est alors lancée, le tango qui se dansait se chante dorénavant avec lui. Il composera, enregistrera, tournera dans de nombreux films à succès où naturellement il chante. Il fait des tournées en Europe, est fêté à Paris, puis à New York, et dans les grandes villes d'Amérique du Sud. Il gagne beaucoup d'argent qu'il dilapide mais aide généreusement ses amis et surtout sa mère.

Le lundi 24 juin 1935, Carlos Gardel au sommet de sa gloire, meurt près de Medellín en Colombie, dans l'accident de l'avion où il avait pris place, lui qui ne voyageait que par bateau. C’est ainsi que son corps fut ramené en Argentine. Il est enterré au cimetière de la Chacarita à Buenos Aires où sa tombe est visitée par des admirateurs venus du monde entier.  On s'est toujours beaucoup interrogé à propos du lieu de naissance de Carlos Gardel mais les documents retrouvés à la mairie de Toulouse permettent maintenant de ne plus douter même si certains ressortent périodiquement la possibilité d’une naissance en d’autres lieux, principalement à Tacuarembó en Uruguay. Il s’agirait en réalité de fausses données qu’il aurait fournies pour ne pas être mobilisé durant la Première Guerre.

Il y a une dizaine d’années le quotidien argentin Página 12 avait révélé que dans sa jeunesse Gardel avait commis quelques escroqueries qui l’auraient conduit à modifier les renseignements le concernant. En 1933, Gardel a rédigé son testament, il y affirmait textuellement “je suis français, né à Toulouse le 11 décembre 1890, de Berthe Gardés". Toulouse qui s’enorgueillit de sa naissance où une rue porte son nom et où sa statue orne une place du quartier Compans-Caffarelli qui l'a vu naître.

En ce qui concerne l’origine du tango, on dit toujours qu’il est issu des danses locales traditionnelles enrichies de toutes les influences apportées par les immigrants arrivés à la fin du XIXe siècle en Argentine et en Uruguay. S’y sont ajoutés des allusions à la nostalgie des pays quittés, à la misère et à la solitude. On a souvent dit que c’était une danse des bas-fonds qui se dansait entre hommes. Jorge Luis Borges dans ses conférences de 1965 à Buenos Aires précise même "Le tango surgit des maisons closes". C'est donc sous sa forme édulcorée qu’il est arrivé en Europe et qu’il a envahi les salons dans les années 30. Une définition assez amusante donnée par l’ethnomusicologue Michel Plisson, spécialiste des métissages musicaux en Amérique latine et chargé de cours à l'université de Paris-III et à l'Institut des hautes études d'Amérique latine, résume assez bien ce mélange "une rythmique afro, des musiciens italiens jouant sur des instruments allemands des mélodies d'Europe de l'Est avec des paroles qui viennent des zarzuelas espagnoles". Rédaction internationale En savoir plus sur cet auteur C’est le mot qui revient régulièrement dans la bouche des politiques et de ceux que l’on lit ou écoute, fatigués, dans les médias. Un mot qui exige de nous un effort que peu aujourd’hui ont envie de faire. Un effort pour croire ce que l’on nous dit.... https://www.podcastjournal.net/tags/UE/ Qualifié d’ambitieux et d’inédit, le plan de relance instauré par le couple franco-allemand propos... Face à la crise engendrée par le COVID-19, l’un des défis du Rotary International a été de réduir... Podcast (5.13 Mo) "Mes frères, cessons nos plaintes ! Qu'un cri joyeux élève aux cieux nos chants de fêtes et no... Ce qu'ignore le ministre de la Culture... La volonté du ministre de la Culture de créer une "maison... Il n'est jamais trop tôt pour souhaiter à tous les lecteurs assidus du PODACST JOURNAL, ainsi qu'à... Ils font partis de ceux qui manifestent depuis plus longtemps que le 5 décembre. La population... Toutes les brèves http://www.esj-paris.com/ #

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