Liban : la Syrie n'a pas modifié son ambition

Publié le 23 juillet 2008 par Micheljanva

Le ministre syrien des Affaires étrangères a rendu visite au Liban. Lundi, Samir Geagea a formulé le souhait de

  • voir s’établir des relations sérieuses entre le Liban et la Syrie, en tant que deux pays indépendants,
  • d'avoir des informations claires concernant le dossier des détenus libanais en Syrie, ainsi qu’une liste dévoilant le sort des Libanais portés disparus.
  • délimiter d'urgence les frontières entre le Liban et la Syrie, notamment à Chebaa dans le sud Liban.

Concernant le dossier des libanais portés disparus ou détenus dans les prisons syriennes, Moallem a détourné la réponse :

"Fouad Siniora est le Premier ministre du gouvernement d’union national, et c’est en cette qualité que les gouvernements syrien et libanais doivent collaborer, surtout que prochainement, des échanges de visites doivent se produire pour atteindre un compromis entre les deux pays voisins".

Concernant la frontière, il a souligné que les hameaux de Chebaa au Sud Liban appartiennent effectivement au territoire libanais, mais a ajouté que la présence des forces des Nations Unies dans ces fermes ne signifie pas nécessairement la fin de l’occupation israélienne, à laquelle il faut mettre un terme.

Aujourd'hui, Samir Geagea s’est déclaré «déçu» :

"à la suite des déclarations du ministre syrien, on sent que la politique de Damas n’a pas changé, tant au niveau de sa vision que dans sa manière de traiter avec le Liban."

  • Concernant les Libanais disparus et détenus en Syrie, Samir Geagea a estimé que le ministre syrien a exposé la situation comme si c’était l’armée libanaise qui avait occupé la Syrie durant trois décennies, enlevant arbitrairement des citoyens syriens.
  • Au sujet du tracé des frontières libano-syriennes, il a jugé « évasives » les réactions du ministre Moallem, déplorant que ce dernier ait évité toute prise de position sérieuse et toute tentative de régler ce problème vital.

"Si nous demandons la délimitation des frontières à Chebaa, c’est justement pour nous débarrasser de l’occupation israélienne. M. Moallem prétend que placer les hameaux de Chebaa sous l’autorité de l’ONU serait inutile. Pourtant, de cette façon, nous franchirions un pas vers la souveraineté libanaise sur ce territoire – une option impossible tant que Damas refuse le tracé des frontières".

Michel Janva