Le parcours proposé représente en quelque sorte une charnière de la mue du Cardif Lab' en 2020 puisqu'il met en scène une série de concepts découverts, testés, expérimentés et (parfois) déployés dans son ancienne incarnation (au travers de ses différentes structures, dans l'un ou l'autre de ses 33 pays d'implantation, et sur l'ensemble de ses lignes métier), en adoptant une perspective centrée sur l'expérience utilisateur qui figure désormais au cœur des préoccupations de sa version renouvelée.
Portée par une vision largement influencée par les conséquences présumées durables de la pandémie, notamment sur les modes de travail et les aspirations en termes de lieu de résidence, la première étape concerne l'habitat. Le besoin de se rendre dans les locaux de l'entreprise se faisant moins critique, il devient plus naturel de s'installer en fonction de critères de préférences personnelles, quitte à recourir, quand le déplacement s'avère indispensable, à un système de logement temporaire flexible, par exemple le « coliving », à mi-chemin entre location, hôtel et communauté, tel que le développe ColivMe.
Vient ensuite la santé, avec toujours une arrière-pensée liée à la conjoncture actuelle. Dans une priorité donnée à la prévention, la maison futuriste est équipée d'un miroir connecté capable de surveiller, par analyse d'images, le bien-être et la santé de chaque membre de la famille, de prodiguer des conseils diététiques, cosmétiques, d'activité…, voire même de recommander une visite à un médecin en cas de symptômes potentiellement inquiétant (un grain de beauté qui évolue dangereusement…).
Plus proche de notre univers contemporain, Cardif offre, par l'intermédiaire du spécialiste de la protection des seniors Life Plus, une solution de suivi complète. Avec sa plate-forme Génération Care, la personne âgée est équipée d'un tensiomètre, d'une balance, d'une montre et d'une tablette qui lui permettent de contrôler elle-même ses paramètres vitaux à tout moment, tandis qu'une connexion directe au médecin traitant autorise celui-ci à définir un programme individuel et à être alerté dès que nécessaire.
Enfin (pour ne parcourir que l'essentiel), il reste à évoquer le domaine automobile. Si chacun est conscient des impacts de l'émergence des voitures autonomes sur les métiers de l'assurance, il faut aussi se pencher sur la période, probablement longue, de cohabitation entre générations distinctes. Une idée en cours d'évaluation consiste à pouvoir installer dans n'importe quel véhicule un module d'alerte intelligent – au fonctionnement similaire à ceux qui équipent les modèles les plus avancés, mais sans prise de contrôle, bien entendu – de manière à renforcer la sécurité routière.
Une multitude d'autres opportunités pourraient également être évoquées dans l'assurance des animaux de compagnie, des objets courants (smartphone en tête), la couverture des risques de la vie numérique, la préparation des grands projets de vie, la robotique sociale… À chaque fois, les ambitions de recentrage sur l'humain, d'optimisation de l'expérience utilisateur, de capitalisation sur les technologies « ambiantes »… stimulent la naissance de nouvelles approches, plus efficaces et plus pertinentes.
Cependant, quand on voit toutes ces possibilités mises bout à bout, quand on imagine son existence dans un environnement où elles se sont matérialisées et où les algorithmes guident les moindres détails de notre quotidien, on finit par se demander si cet avenir esquissé est réellement désirable. Alors, non seulement faudra-t-il prendre en compte les inévitables réfractaires, qui seront nombreux, mais encore est-il impératif de réfléchir dès maintenant aux moyens (sincères) de séduire la masse des futurs adeptes.