Mon walkman. Une cassette TDK avec une compilation faite pour moi. Dedans, je ne sais pas. Des années plus tard, alors que cette cassette enregistrée avait été remplacée par des musiques que j’avais alors moi-même enregistrées par-dessus (à l’époque, super choix… aujourd’hui, qu’est-ce que j’aimerais la retrouver comme au premier jour cette petite cassette !), je sais qu’il y avait, entre autres , « Relax » de Frankie Goes To Hollywood, « Master and servant » de Depeche Mode, « Into the groove » de Madonna ou encore « In the heat of the night » de Sandra.
1991. Toujours mon walkman. Dangerous, de Michael Jackson. Mon tout premier album acheté à sa sortie. « The King Of Pop », vraiment ? Ce disque est sombre comme jamais, dure presque 80 minutes, les chansons durent cinq, six voire sept minutes… Sérieusement, de la pop ? Et pourtant, oui. De Naomi Campbell à Eddie Murphy ou encore Michael Jordan ou Macauley Culkin, il réunissait tout le monde autour de lui.
1993. La radio. Skyrock. La dance… ou plutôt, l’eurodance. Que dire de plus ?
1994. La découverte du câble… et de la montagne nommée MTV. À l’époque, MTV Europe, en anglais, avec des présentatrices (oui, j’étais amoureux de certaines) et présentateurs venus de tous les coins du vieux continent. Ainsi ai-je appris l’anglais.
1995. Green Day, « Basket case » et l’arrivée de Dookie – le tout premier album que j’ai voulu avoir sans qu’on me le conseille. Combien de fois l’ai-je écouté ?! Mille fois serait assurément un euphémisme…
1999. Grace de Jeff Buckley. D’une certaine façon, l’album de la maturité pour moi. Pourtant, de Radiohead aux Smashing Pumpkins, j’avais déjà de quoi être ouvert musicalement parlant. Oui, comme pour le trio californien, j’ai été fan, comme un ado.
2002–2003. Erasmus. L’arrivée tonitruante de la musique électro dans ma vie, en lieu et place du rock qui finalement commençait à sérieusement me blaser, tellement conforme à mes attentes. J’aime toujours autant le rock, mais quand même. Et oui, j’avais déjà écouté de la musique électronique pendant mon enfance puis à l’adolescence. Mais là, avec Amon Tobin ou Massive Attack, entre autres, la boîte de Pandore allait s’ouvrir pour ne plus jamais me laisser respirer !
2005. La découverte de Pitchfork puis la lecture des 1001 Albums Qu’il Faut Avoir Écoutés Dans Sa Vie. L’aventure dans le labyrinthe, ou plutôt la chute vertigineuse dans un puits sans fond… Énorme !
2008. Depeche Mode, Pulp, Plastikman, Goldfrapp… Quelques mois à emprunter des CDs à la médiathèque, et je répare des oublis incroyables. De la lascivité de Depeche Mode au charisme ô combien enivrant de Jarvis Cocker et son groupe culte, sans oublier le minimalisme bouleversant de Richie Hawtin ou la voix magique d’Alison Golfrapp.
2007. Talk Talk. Ce vieux groupe des années 80, dont je me souvenais du tube « It’s a shame » que javais toujours aimé, mais pas de là à aller plus loin. Le hasard voudra que je regarde pourquoi le groupe est culte, non pas pour ses deux premiers albums à tubes, mais pour les trois suivants. Bizarre. Une fois la réponse trouvée, quelle claque ! Le plus grand groupe des années 80 sans hésiter !
En 2008, je tombe sur un site collaboratif, XSilence. Je décide d’écrire une chronique pour le double album Selected Ambient Works Volume 2 du génie anglais Aphex Twin puisqu’il ne s’y trouve pas encore référencé. Les prémices de Heepro Music.
Novembre 2010. Je suis malade, coincé à la maison. Mais j’en ai marre de devoir attendre que des artistes soient validés sur XSilence. Robyn et Dizzee Rascal seront les deux premiers artistes pour lesquels j’écrirai des articles que je publierai directement sur mon propre blog. Heepro Music était né, et dès lors je déciderai seul de la ligne éditoriale, et donc de mes choix musicaux.
2012. Screws, de Nils Frahm. Petit album donné en téléchargement libre, en plein automne. Je me souviens de cette journée comme si c’était hier. Il faisait gris, pleuvait. Je n’ai pas tout de suite été conquis. Mais la flèche de Cupidon m’avait portant touché en plein cœur, et mon amour pour le piano allait enfin se dévoiler pour ne plus me quitter.
Depuis, je ne compte plus les artistes et groupes qui me font vibrer un peu, beaucoup, passionnément voire à la folie. Promenez-vous sur Heepro Music, et vous verrez : la musique est un ciel, parfois bleu et ensoleillé, parfois voilé et sans horizon. Mais un ciel qui sans cesse change, évolue, revient tel un cycle. Et on en a besoin de ce cycle, cette « révolution » sonore. Moi, c’est ma drogue, mon air, ma raison d’être encore là aujourd’hui. Oui, la musique m’a sauvé la vie, et cela plus d’une fois.
Aimer la musique, c’est réussir – ou au moins essayer – à s’aimer soi-même, à aimer les autres. Et moi, j’aime aimer. J’aime la vie. J’aime ma vie en musique. J’aime ma vie avec vous qui m’aimez.
Peace, love… and music. Hasta siempre.
P.S. Beaucoup de souvenirs se bousculent, que ce soient par exemple les concerts de Björk ou Metallica en 2003, ou mes collaborations depuis 2017–2018 avec des maisons de disques mythiques telles Ninja Tune ou Domino Records, parmi tant d’autres.
(in Heepro Music, le 09/12/2020)
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