Sous l'autel de la chapelle du tréfond,
les gouttes viennent me parler d'elle.
A chaque rappel, j'entends la roue du temps.
A chaque batterie céleste, une rose noire éclot.
Mes pores s'ouvrent pour tendre la main
à cette manne venue d'un ciel d'ailleurs limpide.
Mon corps s'étale tandis que mon cœur se retire,
plus profond que son centre.
S'asseoir et oublier, se lover et se souvenir.
Laisser les florilèges ambigus se dénuder,
les églises d'images, qu'elles retournent se cacher
dans l'infini.
Je ne veux plus être cet océan où s'affrontent
les vagues trompeuses.
Je suis une mer d'huile à saveur de lin,
où les bouches viennent reposer en l'Un.
Que les eaux traversent les dômes,
que les os recouvrent les hommes.
Je suis une tortue qui se rétracte,
reprise des pattes volubiles
dans l'intime de la carapace.
Les ailes repliées, l'aigle plane
sans appui, la fin prise dans l'origine.
Sous l'autel de tous les sacrilèges,
des sacrifices avalés, du sacré lointain,
j'écoute les liquides tièdes, solides,
ce baume inespéré qui traverse la pierre
pour venir lécher mes poumons.
La langue sur mon cœur éveille
un discours où tous les mots s'échouent
comme des otaries gloutonnes.
Sacrement de la pluie,
de toute ses dents il rit.
Aime ta douleur, mon humeur,
même à la pire de toutes heures.