Rien ne vient de rien. L'absolu non-être (atyantâbhâva) n'existe pas. Il n'est rien, et le rien n'engendre rien. Il est donc faux de dire que le non-être est l'origine des choses, sauf à prendre ces termes en un sens figuré, un sens qui figure autre chose que leur sens littéral.
Dans la Chandogyopanishad :
sadeva somyedamagra āsīdekamevādvitīyam | "Mon cher ! Il n'y avait que l'être à l'origine, un et sans second." : vrai.
taddhaika āhurasadevedamagra āsīdekamevādvitīyaṃ tasmādasataḥ sajjāyata || 6.2.1 || "A ce sujet, certains disent qu'à l'origine, il n'y avait que non-être, un et sans second, et du non-être, l'être est né" : faux.
Que ce soit pour le Vedânta ou pour la Pratyabhijnâ, seule la première thèse (paksha) est vraie (sat, aussi). Comment quelque chose pourrait-il venir de rien ? Il n'y a donc que l'être, un et sans second, qui enveloppe d'apparent non-êtres, qui semblent engendrés dans l'être par la pensée.
itisiddham