La déculottée est venue du Nyong et Nkelle où le Pcrn de Cabral Libii a laissé toutes ses plumes dans cette élection.
Le peuple bassa lui a fait perdre 31 voix, les distribuant au Rdpc et surtout à l’Upc qui sort du festin avec 20 voix alors qu’il n’avait aucun conseiller municipal à la base. Un grand désaveu pour Cabral et les siens, lui qui avait espéré rafler tous les délégués départementaux. Rien. En dehors de ces résultats mitigés, un autre facteur qui a propulsé le parti présidentiel au firmament avec toutes les suspicions que cela entraîne, est le double boycott du Mrc et du Sdf. D’office, le Rdpc a ramassé tous les fruits sans trop secouer le cocotier dans le Nord-ouest et le Sud-Ouest. Il en va de même au Littoral principalement, fief du Mrc et de l’Ouest où le parti de Paul Biya a compéti largement sur tapis vert.
Quant au commandement traditionnel, leurs représentants sont au nombre de 20 dans chaque région accompagnés de 70 délégués départementaux. On commence à se demander de quel poids vont-ils peser face à 70 conseillers? Ceci présuppose qu’on espère qu’avec les Conseils régionaux monocolores ou presque, ils pourront jouer le rôle d’une opposition sereine au sein de ces instances! Possible? Le chef de l’État est un des leurs, le président de l’Assemblée nationale aussi, tout comme le président du Conseil économique et social pour retenir juste ces exemples. Dès lors chacun peut se faire son opinion.
La décentralisation à la mesure du Rdpc Tous ceux qui crient à une accélération de la décentralisation devront désormais ravaler leur langue. C’est au sein des instances dirigées par le Rdpc que la décentralisation va entrer dans sa phase d’implémentation active. C’est le Rdpc qui va battre la mesure de la chanson, et tous devront chanter à l’unisson à son rythme. Prescrite par la constitution depuis le 18 janvier 1996, c’est 24 ans plus tard que le pouvoir Rdpc met le train sur les rails. Cette fois, il promet d’aller vite, sans plus marquer d’arrêts, car il a longuement muri la réflexion sur les écueils qui pourraient se poser en chemin. Il faut donc fermer au besoin les yeux et se jeter dans le train vers un avenir radieux de la décentralisation.
Mais, il y a une question tout de même : qui dit qu’une fois embarqué, une fois à la manette, le Rdpc ne sera pas rattrapé par ses maux d’hier? Mais si tel était le cas, personne d’autre n’a voix au chapitre car c’est le Rdpc qui seul dira ce qu’on doit faire ou ne pas faire en la matière. Par ricochet, comme sa voix pèse et impose le silence, il va prêcher la décentralisation dans les Conseils régionaux, comme au temps du parti unique. Notre démocratie a évolué jusqu’à ce stade. Ce qui fait dire que le Cameroun c’est le Cameroun et la démocratie camerounaise est la démocratie camerounaise.