Suite de mon rattrapage de l'année 2020 avec Nation of Language, nouveau trio en provenance de Brooklyn, qui nous fait une synth-pop mariant la voix de Matt Berninger, le chanteur de The National avec la musique des premiers Depeche Mode, New Order voire Orchestral Manoeuvres in the Dark. Il paraît que la formation a été montée par le chanteur Richard Devaney suite à l'écoute du tube "Electricity" de ces derniers. Bref, ça n'invente rien mais comme ça le fait plutôt très bien, on se laisse prendre au jeu. Après le revival post-punk déjà largement répandu, ce groupe surfe sur le retour des synthétiseurs du début des années 80, style encore marginal, dont le dandy décalé australien Alex Cameron pourrait être l'une des têtes de file. Le batteur Fab Moretti des grands frères Strokes prête mains fortes sur "Indignities" et "Sacred Tongue".
Les dix titres de cet "Introduction, Presence" s'enchaînent sans fausse note comme dix perles pop qu'on jurerait venues d'une autre époque, avec une mention spéciale pour "On Division St", le tube le plus évident. Si on a de plus en plus de mal à inventer, à penser autrement, on a rarement été aussi fort et efficace pour recycler. Nation of Language est donc à l'image de notre société, un impeccable condensé du meilleur de ce qu'ils recyclent. Ce n'est peut-être pas la panacée mais c'est déjà beaucoup.