Assise entre deux respiration,
son regard fait bouillir les mondes.
Son dos tacheté raconte la Lune au Soleil,
en reflets diaprés et jaloux.
Presque les étoiles, mais pas que.
Il y a cette présence en elle qui fait l'absence de tout.
La terre pourtant se fait oublier,
jusqu'à ses tremblements nouveaux.
Le vent ne parle que dans les arbres et les creux.
Elle ne chante que dans les bouches aux mâchoires lâches,
les cœurs lancés à la volée.
Mes jambes alors se sont souvenu l'évidence de fond.
Posé sur sa main, mon ventre parle au ciel.
Au creux de mes bras, ses cheveux perdent leur venin.
Je voudrais aussi parler de l'hiver.
Mais il n'y a pas d'hiver en elle, juste sa peau, parfois.
Les rouges automnes se font attendre.
Qu'importe, j'ai les vagues chaleureuses de sa crinière
qui roulent jusqu'pas de ma porte.
Ses marches reculent à mes pas.
Je n'ai pas le choix, je dois m'abaisser bien bas.
La terre, elle, me portera jusque-là,
en-deçà de mes oublis déjà pardonnés.
La terre habite une petite maison. Assise entre deux monts.
Que je la couvre et qu'elle m'ouvre ses entrailles,
vent sur vent, langues enlacées, plaine où tout s'oublie.
Elle m'aime. Je veux vivre nu, avec elle.