Le Châtelet en Berry: nature, notes et volupté

Proust avait raison. Certains lieux demeurent inoubliables, leur simple souvenir vous émeut, dans la délicatesse de leur pensée on se retrouve comme transporté…

Petite, mes parents ont eu la formidable idée de m’envoyer plusieurs étés de suite dans un de ces lieux magiques qui bercent votre enfance. Je jouais alors du violon, et les semaines que je passais « au Châtelet » furent remplies de moments rares et précieux, où j’apprenais la connivence, le sentiment d’harmonie, la légèreté de l’être… au fil des portées, ainsi que la musique le permet bien souvent, ainsi que les musiciens d’un même orchestre le ressentent lorsque dans un soupir tout redémarre… sentiment majeur des bonheurs mineurs…

Jouer en orchestre fut ce que je préférais. Le regard accroché au chef, un regard rapide vers les seconds violons, l’écoute des vents et le sentiment de plénitude lorsque tout s’enchaîne avec justesse, magie. Beauté simple de ce qui ne peut se saisir, indicible… Souvenir de cette harpe aussi, de la chorale, des répétitions dans le parc…

Le Châtelet, ce fut aussi cette harmonie avec la nature, avec les autres, les plaisirs de la créativité via le théâtre, les arts plastiques, mais aussi les balades en forêts, le sport… Les deux directeurs du centre avaient les cheveux grisonnants mais je voyais en eux des enfants encore, et leur fous rires à nos idioties nous faisaient rire de plus belle… Harmonie vous dis-je…

Souvenir des bêtises dans les dortoirs, des parties de cache-cache à grande échelle, souvenir des concerts de clôture, des bivouac en roulotte, souvenir de cette insouciance, et des larmes de l’enfance lorsque sonnait la fin… lorsque dans un soupir on doit repartir…

J’ai retrouvé via Internet l’adresse de ce lieu magique où, du haut des mes 10 ans, j’ai passé ces moments merveilleux. Je ne saurais que le recommander à tous les parents dont les enfants (petits ou grands) sont des musiciens en herbe… Nature, notes et volupté…