Ma grand-mère avait l'habitude de dire que le temps était Jacques, lorsque le ciel hésitait entre le soleil et la pluie, qu'il était nuageux, mais qu'il y avait une possibilité d'amélioration. Je n'ai jamais bien compris d'où venait cette expression, ni ce qu'avait affaire ce dénommé Jacques dans une affaire de météo. De mémoire, je ne me souviens pas de présentateur météo ayant ce prénom. Et d'ailleurs, je crois ne jamais lui avoir demandé comment s'écrivait réellement "Jacques". Peut-être que cela n'avait rien à avoir avec le prénom. Peut-être que c'est le genre de mot que l'on n'écrivait jamais mais qui se transmettait de génération en génération dans les campagnes françaises. Je ne sais pas non plus si en dehors de ma grand-mère et de son proche voisinage ce terme était employé et connu. Désolé pour l'introduction personnelle (mais véridique) de cette chronique, mais le lien était pour moi, même si tiré par les cheveux, assez évident. La musique des londoniens de The Jacques hésite entre plusieurs styles, comme un condensé un peu foutraque de la culture anglaise à l'instar de la pochette qui mêle le foot, les fringues, la bouffe et la politique. Il faut dire que le jeune groupe dont c'est le premier album a été marqué par un drame avec la mort de leur bassiste, Will J. Hicks, en 2019. La formation meurtrie, a failli jeter l'éponge, mais a décidé de poursuivre en hommage à leur ami disparu. Le résultat, ce sont des titres très pop, à l'image de "Do Me For A Fool" dans l'esprit des regrettés Her's, ou l'entraînant et irrésistible "Henrick", mais aussi des morceaux aux rythmiques nettement plus lourdes voire psychédéliques, surtout en début du disque. Bref, il est difficile de cerner la direction prise par The Jacques. Leur premier album "The Four Five Three" est chaotique comme cette année 2020 mais finit par le rock lyrique et héroïque de "God's Lick" de la meilleure des manières. L'avenir n'est pas si sombre.