Depuis ses lointains débuts sous la forme d'un robot d'épargne, l'américaine Digit progresse régulièrement vers son ambition ultime : automatiser la gestion des finances personnelles dans son ensemble. Avec l'ajout d'une composante d'investissement, elle couvre désormais quasiment tous les besoins et se rapproche de sa cible.
Dans la même ligne que Cashbee il y a quelques semaines en France, la jeune pousse enrichit donc sa panoplie existante avec un robot conseiller, plus particulièrement adapté aux projets à long terme. Décliné en deux options, l'une adossée à un plan retraite réglementé et l'autre à un portefeuille d'investissement (à base de fonds indiciels, naturellement), il adopte toujours la même stratégie : prédire à intervalles réguliers les sommes qui ne seront pas dépensées et les mettre de côté automatiquement.
Particulièrement attentive aux freins qui retiennent encore nombre de consommateurs de se lancer dans un domaine réputé complexe et potentiellement hasardeux, Digit fait en sorte de simplifier au maximum sa proposition de valeur et s'efforce de rassurer dans les moments importants. Ainsi, la création d'un compte se déroule en 3 étapes rapides : vérification d'identité, définition de l'objectif à atteindre et sélection du niveau de tolérance au risque, parmi 3 choix possibles (conservateur, modéré, agressif).
Autre exemple, l'application émet une alerte avant d'investir effectivement, une fois par mois, les montants réservés dans ce but jour après jour, offrant l'occasion à l'utilisateur d'abandonner l'exécution de la transaction prévue. Il pourra éviter de cette manière les frais et autres conséquences fiscales d'un retrait anticipé dans le cas où il envisagerait une autre affectation à son argent. En outre, il est toujours possible, bien entendu, de mettre en pause à tout instant l'approvisionnement de chacun des comptes détenus.
Cependant, plus que par ses caractéristiques individuelles, la nouvelle fonction retient surtout mon attention parce qu'elle complète le spectre d'usage de la plate-forme. Avec son compte d'épargne fixe des origines, sa prise en charge (certes encore partielle) du paiement des factures, ses capacités de remboursement de dettes (sur les prêts étudiant et les cartes de crédit, à ce stade) et, dorénavant, ses instruments d'investissement, elle assume maintenant l'essentiel de la planification financière de ses clients.
Il ne manque guère à Digit qu'une couche de conseil intelligent pour parachever sa vision. Car, pour l'instant, le consommateur décide lui-même de la répartition de ses économies. Au-delà d'une division à parts égales entre ses différents objectifs, il dispose tout au plus de quelques réglages spécifiques, dont, notamment, la capacité de « booster » un d'entre eux. Un module d'aide à la décision, qui lui recommanderait les priorités à privilégier, selon ses envies et sa situation, en fera un outil formidable.
Peu à peu, la solution de Digit se rapproche de l'assistant virtuel idéal de gestion des finances personnelles, fournissant un accompagnement de proximité, proactif, concret… et exhaustif. D'aucuns lui reprocheraient l'austérité de son catalogue, j'estime au contraire qu'il s'agit d'une de ses forces, car elle permet de renforcer la transparence et de faciliter la communication avec les clients, qui apprécieront d'autant plus son approche de conseil qu'ils ne seront pas submergés d'information absconse sur ses produits.