Small Axe: Red, White and Blue (3/5) // De Steve McQueen. Avec John Boyega, Steve Toussaint et Joy Richardson.
Avec ce troisième film, Small Axe parle d’un sujet fort passionnant. En effet, dans Red, White and Blue Steve McQueen nous plonge dans l’histoire vraie de Leroy Logan qui, lorsqu’il était jeune a vu son père se faire agresser par deux policiers. Tout cela l’a alors motivé à joindre la police métropolitaine afin de changer de l’intérieur le racisme ambiant qui règne. Etant donne que Small Axe veut se concentrer sur des récits forts et importants, celui-ci est parfait. Le ton que Steve McQueen emploi est brillant une fois de plus avec un recul étonnant afin de nous faire profiter de l’histoire de tous ces personnages. Au départ, Red, White and Blue aurait pu être une sorte de drame de flics assez classique mais il veut nous plonger au coeur même de l’émotion qui anime notre héros et sa volonté de faire bouger les choses.
Comme la plupart des récits du réalisateur et scénariste Oscarisé, Red, White and Blue est une aventure qui prend son temps et qui en une heure et vingt minutes parvient à faire quelque chose de fort qui donne à réfléchir étant donné que le racisme fait encore beaucoup de bruit dans la police de nos jours (que cela soit aux Etats-Unis, au Royaume-Uni ou même chez nous en France). Et ce film est d’ailleurs plus apaisé que les précédents en se donnant encore plus de temps pour développer l’histoire de son héros et la façon dont ce dernier tente de faire ce qu’il doit pour changer les mentalités. Je ne m’attendais pas du tout à ce que le film me donne autant de frissons et me fasse finalement passer autant d’émotions mais c’est un fait : Steve McQueen utilise ici le format policier classique afin d’interroger à sa façon ce que c’est d’être la seule personne noire dans un monde hostile et raciste comme la police à cette époque.
La réussite de son film, McQueen la doit aussi grandement à John Boyega qui porte son personnage et cette histoire avec une ferveur étonnante. Red, White and Blue ne veut jamais nous caresser dans le sens du poil et au contraire fait en sorte d’être un récit qui a un impact. C’est probablement pour cela que le récit est dur et pas facile pour son héros. Le film parvient alors à donner corps à la cause de Leroy Logan. Logan n’est pas un personnage facile à cerner mais l’acteur parvient à lui donner plusieurs nuances, le rendant complexe tout en faisant de Red, White and Blue quelque chose de riche et fort. Même quand on ne peut pas toujours comprendre les actions de Logan et ce qui se cache derrière son esprit, Boyega parvient à rendre le tout fluide et palpitant. En tout cas, faire un film policier unique en son genre est un exploit considérable étant donné que ce genre est usé depuis des années.
Note : 9/10. En bref, l’histoire vraie du premier policier noir de la Metropolitan Police. Un récit fort, riche et difficile.
Disponible sur Salto