ANDERNOS. --La tragédienne Sarah Bernhardt a vécu deux ans dans la station balnéaire? Suivez le guide...
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L'ombre de Sarah
Impossible de louper le guide. Le voilà sur l'esplanade de la mairie, avec un joli pull mauve. « C'était la couleur préférée de Sarah, explique-t-il. Elle adorait les violettes. » Autant le préciser d'emblée. Henri Casamayou-Boucau est un dictionnaire à lui seul sur la vie de Sarah Bernhardt. Ajouter des talents de conteur, la visite (1) qu'il propose sur le séjour de la tragédienne entre 1914 et 1916 dans la station balnéaire a tous les ingrédients pour passionner le public. C'est parti pour une promenade de deux heures.
D'abord l'Amérique.
L'histoire commence aux États-Unis au début du XXe siècle. La grande
tragédienne française Sarah Bernhardt a du succès. Énormément de
succès. Elle vit aussi à Paris, passe ses vacances d'été sur Belle-Île
où elle a transformé un fort en zoo personnel. Elle connaît aussi le
bassin d'Arcachon mais trouve l'endroit (déjà ?) trop people. Pas
vraiment à son goût.
C'est
un clou qui va la faire y revenir. Un petit clou pointu qui s'est
planté dans le pied de la comédienne alors qu'elle jouait le final de
Tosca en 1904. Onze ans plus tard, la gangrène la guette.
Il
faut amputer l'une de ses jambes. On lui conseille un grand professeur
qui opère à Bordeaux. Ensuite, Sarah devra passer sa convalescence non
loin de la capitale girondine. Lors d'un précédent séjour, la
tragédienne avait fait le tour du bassin et noté dans un calepin tous
les villages qui le bordent.
Elle
crayonne tous ces noms, les met dans un chapeau et fait tirer au sort
l'un d'entre eux. C'est Andernos qui sort. C'est donc ici que Sarah
Bernhardt, à plus de 70 ans, passe sa convalescence dans une villa où
nombre d'amis, de personnels vont venir la voir pendant deux ans. Une
retraite de deux ans où elle coupe les ponts avec le monde de la scène
et tisse des liens avec la population locale.
Sur une chaise à porteurs.«
Sarah se promenait en ville sur une chaise à porteurs. Elle refusait de
mettre une jambe de bois », raconte le guide. La visite débute devant
l'endroit où elle habitait, continue vers la plage des Quinconces où la
comédienne venait prendre le thé et déguster des pastis, son gâteau
préféré. « Elle aimait aussi beaucoup les huîtres, surtout la gravette.
Elle en mangeait le midi, le soir », poursuit-il.
De
sa besace, Henri Casamayou-Boucau sort mille anecdotes sur la
tragédienne, son humour, ses manies, sa vie fantasque, mais aussi sa
voix qu'il a réussie à retrouver sur un enregistrement. La promenade se
faufile à travers les rues, passe devant la maison de Louis David dont
Sarah Bernhardt devient l'amie. Elle finit dans une pâtisserie. « J'ai
fait créer un gâteau à son nom, précise le guide. En forme de c?ur
rouge. »
3
Les prochaines visites ont lieu les dimanche 20 juillet, 10 et 31 août,
7 et 28 septembre, 12 et 26 octobre. Départ à 14h30 de l'esplanade de
la mairie d'Andernos. Tarif : 5 euros par personne au profit de
l'association Hommage à Sarah Bernhardt fondée et présidée par Henri
Casamayou-Boucau. Tél. 06 79 91 26 02 ou
http://hommage.sbernhardt.free.fr