Cameroun – Débrouillardise: Les bons plans de la saison sèche

Publié le 02 décembre 2020 par Tonton @supprimez

Face à la vaque de chaleur qui sévit dans la ville de Yaoundé depuis mi-novembre, plusieurs commerçants tirent leur épingle du jeu.

La saison sèche est de retour à Yaoundé depuis mi-novembre, logiquement, les habitudes chez les commerçants ont également changé. En effet, plusieurs vendeurs profitent tant bien que mal de cette saison sèche qui impose un certain changement d’habitude. Hayanda est un vendeur ambulant que nous avons rencontré au marché Mvog-Mbi à Yaoundé. Dans sa bassine qu’il porte sur la tête et qui lui sert en même temps de comptoir, on y retrouve du menthol, des bonbons …etc. Pour lui le marché est plutôt alléchant. « Je vends la marchandise qui correspond à la saison qui fait, je n’ai pas de comptoir fixe. Pour cette saison sèche qui s’annonce agressive, j’ai opté pour la commercialisation du menthol et des bonbons mentholés. En fait le menthol protège contre certaines maladies comme la toux, le rhume. Certaines femmes et même les hommes l’utilisent pour garder leurs lèvres fraiches. Et les bonbons pour garder sa gorge fraiche. Le menthol coûte 100Fcfa, un bonbon à 25Fcfa » confie-t-il.

Tout comme lui, Nathalie Tchindi, vendeuse de foleré devant le campus de l’Institut universitaire Siantou à Yaoundé, se sucre en cette saison sèche. Son activité a le vent en poupe. « Je n’ai pas l’habitude de dire que le marché est satisfaisant, mais je ferai l’exception. Depuis l’arrêt des pluies, les populations de Yaoundé ont soif, et boivent du foleré. Les clients se multiplient au jour le jour. Les prix oscillent entre 100 et 500Fcfa selon la grosseur de la bouteille », reconnait-elle avant de conclure « mes bénéfices ont augmenté depuis lors, je peux faire un chiffre d’affaire de 10 000Fcfa voire plus par jour».

Contrairement à elle, Annick est ambulante. « Je fais des livraisons même dans les bureaux, je suis sollicitée par plusieurs entreprises et mes entrées ont triplé parce qu’il fait excessivement chaud », affirme-t-elle toute excitée à l’idée de se voir mieux préparer les fêtes de fins d’année qui pointent à l’horizon. Toutefois, la vente des fruits connait aussi un succès. Frédéric vend des oranges au carrefour intendance à Yaoundé. Ce dernier ne se plaint pas. « Je vide mon pousse avant 19heures », affirme-t-il. A côté de lui, Natacha vient d’évacuer sa brouette d’ananas et la clientèle en redemande. « Avec le retour de la sècheresse, je pense mieux épargner car je fais de bonnes affaires», dit la jeune fille, la vingtaine
entamée.

Les éventails pour adoucir la canicule

« Madame c’est 500 Fcfa seulement, et c’est la bonne qualité », scande Isodore à la Poste centrale de Yaoundé, sous un soleil accablant. En cette période de vache maigre, certains vendeurs d’éventails ont pris d’assaut les artères de la ville de Yaoundé pour proposer leurs marchandises aux automobilistes et piétons. Un business qui a le vent en poupe selon les commerçants. « Depuis le retour de la sècheresse, je vends 30 pièces par jour. Un éventail coûte entre 100f ; 200 et, 500f. Dans l’après-midi, je vends dans les restaurants et les débits de boissons », raconte Isodore. Serges, étudiant en droit privé 2e année, arpente les quartiers de Yaoundé pour vendre les éventails. Les bénéfices engrangés lui permettront de préparer les fêtes de fin d’année. « Mes parents s’occupent de ma scolarité, concernant ces fêtes j’ai opté vendre les éventails comme c’est la saison. J’ai assez de clientèle….», avoue l’étudiant.

Nadège ANOUNGA