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Album - 156/Silence ‎– Irrational Pull

Publié le 01 décembre 2020 par Concerts-Review
Album - 156/Silence ‎– Irrational Pull

Album - 156/Silence ‎- Irrational Pull

par NoPo

Label: SharpTone Records

156/Silence, formé en 2015 vient de Pittsburgh en Pennsylvanie comme Code Orange... la famille noisy hardcore quoi!
On pourrait aussi citer Dillinger Escape Plan ou Killer Be Killed sauf que l'intransigeance de la jeunesse domine chez 156/Silence. Plus proche de chez nous, on pense Klone à ses débuts.
Une première grenade éclate en 2018 avec "Undercover Scumbag" et aujourd'hui'Irrational Pull' traduit leurs aspirations incontrôlées.

Jimmy Howell - Guitar
2020, les 156 (5 skizophrènes) silencieux se déguisent en serial Killer :
Ryan Wilkinson - Guitar
Kyle O'Connell - Bass
Jack Murray - Vocals
Max Bradshaw - Drums
La pochette se répartit en 2 tiers/ 1 tiers verticalement, le couloir droit étant réservé au nom du groupe et de l'album orientés à 90 degrés vers le bas.
Un enchevêtrement, sans logique perceptible, de photos noir et blanc occupe le plus grand espace gauche :
un combi années 60, une maison en bois, une partie de tête de mort et surtout... 6 yeux (le même œil, dupliqué), dissociés, disséminés et minant car ils nous fixent.
La couleur crème au marron domine le fond du lettrage et du collage. Flippant... mais pas comme le dauphin!
Le 1er morceau 'High Dive in a Low Well', dans un bruit de sirène, alarme son homme, sans larmes mais à la peine.
Les guitares griffent et geignent, et atteignent, implacables, la douleur par un grand plongeon de 2'30.
Dans 'God 's Departure' encore plus concis, l'embarquement s'avère difficile et on ne croit pas un instant... en Dieu. Sur un rythme pendulaire, les murs de guitares percutent comme des parpaings à croûte défigurante.
'Taste of ashes' ressemble au parcours d'un champ de bataille, parmi le règne du chaos, sur des cendres qui fument encore.
Les guitares pénètrent au scalpel la rythmique où s'insère une voix, en dents de scie, et quelque part... ça cloche avant l'arrêt en électrocution!
'Upset /unfed' L'ambiance ancrée dans le titre dérange et ronge nos intestins dans un festin illuminé.
'Lost visual' décale la folie sur une intro plus fantomatique, à la fois brumeuse et aveuglante. La baignade se veut parfois, plus aérienne, sur des cordes de guitares vibrantes.
Le cri primal cherche sa route, cahincaha, sur une assise rythmique bosselée. Les derniers instants, la musique s'évanouit, guidée par une guitare, qui perd la voix de l'esprit (es-tu là?).
'Problem addict' Une corde monocorde et répétitive affronte des basses fracturées par un problème insoluble. En fin de vie, la voix death, désespérée au bout de la corde, s'enterre sous des désaccords.
Un riff dissonant autant que déroutant mais addictif, perce 'Conflict of interest'. L'ambiance, soutenue dans une grande tristesse, entraine une voix à la frontière du supportable et au delà.
'By a thread, I suspend', oui, cette musique ne tient souvent qu'à un fil! On attend l'explosion ou l'implosion, mais toujours la déflagration à tout instant.
Le morceau titre met mal à l'aise d'entrée en vous plaquant au sol, les cordes à vous étouffer. Fête comme chez vous!
Puis ces mêmes cordes, dans un son à touche sépulcral, se délient, au pas des ombres en délire et de la basse circulaire.
Le chanteur hurle, bave et crache son venin à la face du monde, un penchant irrationnel...
'Denouement' pas déjà! Des cordes effleurées, une voix ensevelie puis la surprise, un chant clair... Un son de batterie, claquant et arrosé de cymbales, dans une frappe délicatement enroulée sur une guitare amère, conduit, l'auditif, au retour des hurlements. Le morceau, totalement enivrant, hypnotise par sa morosité ambulante et trébuchante comme la voix qui s'y retrouve dans un instant de folie.
'Vexation', le premier single extrait, entraîne la voix dans ses limites. Tout en ruptures, blessures, les cordes sont tirées et poussées.
On croit au soulagement en milieu de morceau, éthéré, mais l' anesthésie est de courte durée. C'est pour mieux te surprendre mon enfant!
'No angel', le nouveau single, fait mal d'entrée et emballe tout dans un marécage boueux et sombre. On ressent un corps qui se débat pour s'extraire d'une mort proche, scénario écrit d'avance en ... silence.
La voix semble s'éloigner progressivement, et finalement presque apaisée.
'Them bones' reprise de Alice in Chains sonne quasi méconnaissable. De l'original, déjà bien métal, ne subsiste ici que le squelette décharné.
156/Silence livre un album incendiaire et sans concession, qui joue avec nos nerfs. Un petit côté sado maso peut aider à l'apprécier. N'est-ce pas cela, un exutoire, cette attirance irrationnelle pour la violence?


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