"Rien à cacher" dit le gros titre en haut
sur cette photo du médecin pendant la perquisition
de sa belle maison de campagne
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L’enquête judiciaire s’oriente désormais vers un homicide par négligence et le médecin traitant ou supposé tel, Leopoldo Luque, un neurochirurgien qui semble avoir évincé un confrère qui soignait Diego depuis l’époque où celui-ci brillait sur le terrain, est à deux doigts d’être inculpé. A travers son avocat cependant, il affirme maintenant qu’il n’était qu’un ami de Maradona, qui n’écoutait que lui en matière médicale, tandis que les filles du disparu affirment qu’il était bel et bien le médecin chargé de soigner leur père, comme semblent le prouver par ailleurs ses posts sur les réseaux sociaux où il n’hésitait pas à rendre publique sa relation professionnelle avec l’idole. Une attitude qui paraît quelque peu sulfureuse et assez loin du serment d’Hippocrate qui exigerait un peu plus de retenue et de discrétion.
En outre, ses
rodomontades risquent de lui aliéner passablement l’opinion
publique : il prétend en effet que, en substance, s’il
y a quelque chose dont il soit responsable, c’est d’avoir
prolongé la vie du Diez. Avec une population sous le choc et un
champion mort à seulement soixante ans quand ses parents étaient
morts l’un et l’autre octogénaires, cette ligne de défense
risque de se révéler assez dangereuse.
"La polémique grandit autour de Maradona :
on enquête pour savoir s'il y a eu une négligence médicale"
La photo montre Dalma Maradona, l'une des filles,
très émue au moment où (en bas) le butteur de Boca Juniors
dédie le point à la mémoire de Diego
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Ce week-end, les deux résidences du praticien, l’une dans le quartier de Belgrano à Buenos Aires et l’autre à Adrogué, petite ville perdue au milieu de la pampa dans l’immense province de Buenos Aires, ainsi que le cabinet de consultation, à Belgrano, pas très loin du stade de River Plate, ont fait l’objet de perquisitions minutieuses de la part tantôt de la police fédérale tantôt de la police bonaerense. On a vu les policiers emporter des documents ainsi que du matériel informatique et téléphonique. Les enquêteurs cherchaient le dossier médical de Maradona mais n’auraient rien trouvé qui y ressemble sous format papier. Les experts vont maintenant faire parler les mémoires des téléphones portables, des disques durs et des tablettes mis sous scellés.
Les trois
filles de Diego, qui ont témoigné devant les juges hier jusque tard
dans la nuit, émettent plus que des doutes sur la pertinence des
soins dont leur père aurait été entouré après son retour
d’hospitalisation ou plutôt elles dénoncent le manque des soins
qu’elles estiment élémentaires pour un malade en aussi mauvaise
santé. Or le témoignage de l’infirmière de jour qui reconnaît
n’avoir pas pris les paramètres du patient de toute la matinée
fatale va dans leur sens. Elle a révélé qu’aucun médecin
n’était présent dans la maison, quinze jours seulement après la
sortie d’hôpital, et qu’en constatant que Maradona n’avait
plus de pouls, c’est à Luque qu’elle a téléphoné car c’était
lui qui, à sa connaissance, était le médecin auquel elle devait
recourir. C’était en effet lui qui prenaient toutes les décisions
et signait toutes les prescriptions. D’après son avocat,
l’infirmière aurait parlé d’une chute que Diego aurait faite
quelques jours avant le 25 novembre et que la blessure qu’il
s’était faite n’aurait pas donné lieu à des soins spécifiques.
L'enquête argentine vue de Montevideo
El Observador de ce matin, p. 11
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Vient ensuite l’étonnement des enquêteurs et des journalistes devant la lenteur avec laquelle l’ambulance s’est présentée (mais de toute manière Diego était déjà mort à cette heure-là) et le fait qu’elle n’était pas équipée pour de la réanimation cardiaque.
L’ancien praticien, qui avait été aux côtés de Maradona pendant trente-trois ans, s’est ouvert de ses doutes sur la pertinence de la chaîne de soins depuis l’intervention chirurgicale jusqu’au décès du champion. Il semble acquis aussi que c’est bien Maradona qui avait envoyé les médecins hospitaliers se faire voir chez les Grecs et avait exigé de rentrer chez lui, à Tigre, en hospitalisation à domicile.
© Denise Anne Clavilier www.barrio-de-tango.blogsopt.comPour aller
plus loin :
lire l’article
de Página/12
lire l’article
de La
Prensa
lire l’article
de Clarín
lire l’article
de La
Nación
lire l’article
de El
País (Montevideo)
lire l’article
de El
Observador
(Montevideo)