Pour accompagner un lapin à la moutarde et sa sauce au vin rouge, j’avais le choix « théorique » entre deux cépages plutôt opposé, d’un côté le Cabernet Franc pour sa structure, sa droiture et son acidité, de l’autre côté le Pinot Noir pour son fruité, son élégance et son charme.
Une descente en cave et me voilà devant un vin qui pourrait bien constituer un bon compromis, compte-tenu de son âge, de sa structure intrinsèque et de son millésime, un Pernand-Vergelesses, premier cru Ile des Vergelesses 2009, domaine Rapet père et fils.A l’ouverture, le vin arbore une robe plutôt foncée, plus proche des teintes violines que rubis. Sa densité est toutefois assez « légère ».
Au nez, les premiers effluves traduisent
parfaitement le terroir dont il est issu, enfin l’image que je m’en fais depuis
les quelques 20 ans que je le déguste régulièrement. Premier nez sur un
fruit dense, plutôt noir, la cerise plus précisément. Notes typiques fumées et
une grande aromatique sur la fraîcheur presque mentholée. Avec l’aération, le fruité
« primaire » laisse place à un fond dense, frais, révélant une belle
acidité. Aucun signe d’évolution à ce stade.
En bouche, l’attaque est construite et corpulente. La structure du vin est tenue par une grande acidité, déjà très avenante. Les fruits sont là, complexifiés par de très rares notes évoluées. Energie, sensualité et notes telluriques se combinent et se dégagent de ce vin jeune, mais déjà terriblement séducteur. Tannins présents mais sans « écarts », une impression veloutée et presque ronde qui équilibre l’acidité. Pointe d’amertume qui apporte un supplément de peps.
Longue finale tellurique et sapide, qui ne fera que s’améliorer et se complexifier avec l’âge. La première bouteille d’une caisse de 6 … qui nous rend confiant en l’avenir. Excellent +
Décidément, ce cru est, à mes yeux, un « petit Grand Cru » tant il est magnifié par le vigneron. Les fondamentaux, y’a que ça de vrai !
Bruno