par Dominique Temple
L'allocution de David Choquehuanca, lors de son intronisation à la vice-présidence de Bolivie (traduction de Christian Saavedra Salomon) est un événement à deux titres : le premier, parce qu'il est fondé sur la réciprocité universelle et la communauté humaine, ayni (la réciprocité) et ayllu (la communauté), en langue aymara ; le second, parce que la terminologie employée est strictement amérindienne, ce qui signifie une récupération de concepts universels exprimés de façon singulière. Le refus que ces concepts soient détournés de leur sens par les catégories occidentales est un acte de libération réelle et non pas seulement formelle. La reconquête d’une langue signifie la reconquête des concepts qu'elle est capable d'exprimer. Mais l’essentiel, c’est que les fondamentaux des langues autochtones révèlent les structures originaires de la conscience et du sens (comme l’ayni et l’ayllu en Bolivie). Cette seule nouveauté donnera l’exemple à suivre à tous les peuples de la terre. Ce discours pourrait donc être choisi par de nombreuses communautés linguistiques comme référence.
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