Natif de la Région du Nord-Ouest Cameroun, Dr Simon Munzu est l’ancien Sous-Secrétaire Général des Nations Unies, Représentant spécial adjoint du Secrétaire général en Côte-D’ivoire.
Il est l’un des promoteurs de la Anglophone General Conférence. Acteur de la Société Civile, il défend depuis une trentaine d’années le retour au fédéralisme au Cameroun. Depuis la capitale américaine, il a participé ce dimanche matin à un débat de RFI, modéré par Alain Foka, sur la crise anglophone.
À la question de savoir Comment est-ce que la crise anglophone, qui a commencé en 2016 avec un appel au boycott des écoles, et les revendications corporatistes des avocats et des enseignants des Régions anglophones est-elle devenue une guerre aussi sanglante, qui s’inscrit de plus en plus dans la durée, le diplomate ne fait pas dans la langue de bois : « La réponse est simple ! Le gouvernement camerounais qui aurait dû, dès le départ donner satisfaction à ses revendications que vous évoquez, avait préféré la solution de la main forte. Comme vous le savez les syndicalistes avaient été arrêtés et jetés en prison et le reste on connaît. Ce qui a envenimé la situation. »
Le journaliste enchaîne avec une question incisive qui aurait pu embarrasser son interlocuteur, « — est-Ce qu’il n’y avait pas quelque chose qui couvait ? est-ce-que c’est parti simplement de cela ? n’y avait-il pas de velléités sécessionnistes quelque part ? — Non, les véritables sécessionnistes ont toujours existé, M. Foka. Le problème anglophone ne date de 2016, et au sein de la communauté anglophone, il y a toujours eu des sécessionnistes, mais ceux-là étaient mis en minorité par l’action des modérés qui avaient droit au chapitre. Mais l’action du gouvernement a fait que ces modérés-là, y compris moi-même, y compris le Cardinal Tumi, ont été mis sous silence, ce qui a laissé les sécessionnistes occuper le terrain. »
En fin de compte, le Dr Simon Munzu, qui avait bel et bien pris part au Grand Dialogue National conclut : « Le peuple camerounais est pris en otage entre deux extrémistes. D’un côté nous avons des séparatistes, et de l’autre extrême nous avons le gouvernement, si j’ose le dire, qui jusqu’ici se contente de prendre des mesures qui ne sont pas à la hauteur de l’intensité de la nature du problème. Il (le gouvernement) se limite à des saupoudrages et nous cite des choses qui ne sont pas destinées à résoudre le problème. »