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Fahrenheit 451 de Ray BRADBURY

Par Lecturissime

Fahrenheit 451 de Ray BRADBURY

" Les livres sont faits pour nous rappeler quels ânes, quels imbéciles nous sommes. Ils sont comme la garde prétorienne de César murmurant dans le vacarme des défilés triomphants : "Souviens-toi, César, que tu es mortel." "

Dans cette société future, la lecture est considérée comme un acte antisocial, et tout individu possédant un livre est condamné. Montag est un pompier chargé de brûler tout livre, toute maison abritant un livre. Et pourtant, lui-même doute du bien-fondé de sa mission, lui qui garde, bien cachés, quelques livres chez lui. Il se prend à rêver d'un monde différent, dans lequel l'imagination, le questionnement, et finalement le bonheur aurait peut-être sa place. Sa révolte gronde...

" C'est ce que l'homme a de merveilleux il ne se laisse jamais gagner par le découragement ou le dégoût au point de renoncer à se remettre au travail, car il sait très bien que c'est important et que ça en vaut vraiment la peine "

Dans cette dystopie, Ray Bradbury peint un monde apocalyptique, nivelé vers le bas par une culture de masse chargée d'abrutir la population. " Le cinéma et la radio, les magazines, les livres sont nivelés par le bas en une vaste soupe ". Les gens se sont détournés de la culture au profit du sport ou de la télévision. Faber, intellectuel,a tenté de lutter : " J'ai vu où on allait, il y a longtemps de ça. Je n'ai rien dit. Je suis un de ces innocents qui auraient pu élever la voix quand personne ne voulait écouter les " coupables ". " Montag apprend peu à peu à vivre autrement, à transmettre, à se souvenir :

"Chacun doit laisser quelque chose derrière soi à sa mort, disait mon grand-père. Un enfant, un livre, un tableau, une maison, un mur que l'on a construit ou une paire de chaussures que l'on s'est fabriquée. Ou un jardin que l'on a aménagé. Quelque chose que la main a touché d'une façon ou d'une autre pour que l'âme ait un endroit où aller après la mort ; comme ça, quand les gens regardent l'arbre ou la fleur que vous avez plantés, vous êtes là. Peu importe ce que tu fais, disait-il, tant que tu changes une chose en une autre, différente de ce qu'elle était avant que tu la touches, une chose qui te ressemble une fois que tu en as fini avec elle. La différence entre l'homme qui ne fait que tondre le gazon et un vrai jardinier réside dans le toucher, disait-il. L'homme qui tond pourrait tout aussi bien n'avoir jamais existé ; le jardinier, lui, existera toute sa vie dans son œuvre."

Il faut se détacher des normes néfastes émises par le société de consommation et revenir vers la terre : " Vis comme si tu devais mourir dans dix secondes. Regarde le monde. Il est mille fois plus extraordinaire que tous les rêves qu'on peut fabriquer en série dans les usines. "
Si le roman pourrait être une condamnation du maccarthysme qui sévissait en 1952 aux Etats-Unis, son rayonnement est bien plus vaste : il nous enjoint à nous interroger sur nos sociétés et sur nos propres définitions du bonheur.

Fahrenheit 451 de Ray BRADBURY


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