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The Haunting of Bly Manor (Saison 1, 9 épisodes) : le manoir aux émotions

Publié le 27 novembre 2020 par Delromainzika @cabreakingnews

Il y a deux ans, Netflix lançait son anthologie The Haunting et avec Hill House, elle avait réussi à recréer un univers terrifiant dans une ambiance assez classique. Produite par Amblin Television, la série a su reproduire le charme passé tout en étant moderne dans sa façon d’aborder l’horreur. Avec cette « suite », The Haunting of Bly Manor, la série nous plonge dans une toute autre histoire avec pour angle l’émotion plus que le terrifiant. En neuf épisodes, elle nous déroule un récit étonnant, passionnant avec des bas mais aussi deux épisodes finaux fascinants. Mike Flanagan s’offre des références mais aussi des intrigues qui se suivent avec une vive émotion. Il est difficile de comparer cette « saison 2 » à Hill House dans le sens où les deux n’abordent pas forcément l’horreur de la même façon malgré l’aspect psychologique qui reste prédominant. L’erreur de Bly Manor c’est probablement la surenchère d’intrigues dans tous les sens qui vont se croiser mais qui ont au départ une difficulté à le devenir. Mais dès les premiers épisodes, The Haunting of Bly Manor s’installe et installe aussi le climat qui n’est pas propice aux jump-scares dans tous les sens ce qui est dans un sens rassurant. Le fait que la série n’use pas de ce procédé horrifique classique à outrance permet alors de se concentrer sur un aspect plus intéressant : les personnages.

Dani Clayton, une jeune institutrice au passé trouble, est engagée pour veiller sur Flora et Miles, deux orphelins vivant dans un manoir isolé en pleine campagne. Les enfants, comme tous ceux qui vivent dans la demeure, cachent un terrible secret qui ne va pas tarder à bouleverser la vie de la nouvelle employée. Peu à peu, d'effrayantes apparitions viennent la hanter.

Et on s’attache aux personnages. C’est d’ailleurs pour cela que le dernier épisode, très centré sur les émotions, fonctionne très bien à mes yeux. Une fois que l’on est pris en grippe par la série, alors celle-ci vous hante d’une façon étonnante où la richesse des émotions fait la force même de Bly Manor. Bien entendu, tous les épisodes ne sont pas égaux mais on se laisse porter par le récit car il ne cherche pas à en faire des tonnes, simplement à suivre une ligne conductrice. Je m’attendais à m’ennuyer et finalement, je n’ai pas somnolé. L’autre aspect soigné de The Haunting of Bly Manor c’est sa mise en scène. On sent qu’il y a un vrai effort qui est fait là dessus, que cela soit sur la façon d’utiliser la caméra ou encore la photographie qui apporte un voile sur les images et qui dénote avec ce que le genre horrifique fait habituellement à la télévision. L’ambiance de la série reste donc intacte mais est très différente de Hill House. On est loin de l’ambiance inquiétante et sombre pour laisser place à quelque chose de presque trop lumineux si l’on met les deux séries côte-à-côte.

On retrouve les thématiques fortes à Mike Flanagan. Le mélange des passé/flashbacks avec le présent des personnages n’est pas sans faire écho à Oculus, son film référence à mes yeux dans le monde horrifique. Et plutôt que d’aller à fond dans le terrifiant constant, The Haunting of Bly Manor préfère justement que l’on apprenne à connaître chacun des personnages et ce qu’ils vont faire dans cette aventure. L’horreur est alors utilisée avec parcimonie. Il y a des moments terrifiants mais leur rareté permet justement de leurs rendre tout leur impact. Les frissons sont donc différents de ceux de Hill House mais à chaque fois que la série le fait, ils font leur effet. The Haunting of Bly Manor mélange donc le suspense avec l’amour, les sentiments toxiques, les sentiments touchants et le passé qui permet de comprendre chacun des personnages. Certaines révélations en cours de saison (et même sur la fin) permettent alors de boucler une très jolie boucle. L’avant dernier épisode est d’ailleurs pour moi le plus réussi et le plus surprenant. Avec l’utilisation du noir et blanc, The Haunting of Bly Manor parvient à créer quelque chose de différent mais sacrément bien intégré au reste de la saison.

Impossible de ne pas penser à Les Innocents (qui a par la suite influencé Les Autres avec Nicole Kidman) quand on regarde The Haunting of Bly Manor. Il y a clairement des références et l’influence qui infuse toute la saison (un peu à la manière de Hill House qui reprenait l’histoire de La Maison du Diable - revisité par Hantise à la fin des années 90 -). On retrouve ici alors la touche de Mike Flanagan sur cette inspiration, avec une exacerbation des émotions et une tendresse légère qui se ressent et vous caresse tout au long de la saison. Avec un suspense soutenu et des moments étonnants, The Haunting of Bly Manor saura vous envoûter si vous aimez l’horreur plus psychologique. Le but ici n’est clairement pas d’appuyer le fantastique mais d’ancrer la série dans le réel avec un puzzle à reconstruire tout au long de la saison.

Note : 7.5/10. En bref, une saison étonnante qui mélange émotions pures et brutes avec quelque chose de très psychologique.

Disponible sur Netflix


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