Quand Georges Pompidou et François Mitterrand sont tombés malades, que les rumeurs ont commencé de courir, on s'est interrogé sur la meilleur manière de concilier la confidentialité des données médicales à laquelle ils avaient droit et la nécessité, pour les citoyens, de savoir que la personne à la tête de l'Etat est en pleine possession de ses moyens.
Jusqu'à présent, ce type de questions était réservé aux politiques. On se les pose depuis quelques jours aux Etats-Unis à propos des dirigeants des entreprises cotées, depuis que l'on a remarqué la minceur extrême de Steve Jobs, minceur qui pourrait indiquer une reprise du cancer du pancréas dont il a été victime il y a quelques années.
Des papiers ont été publiés dans Business Week, dans le Wall Street Journal, dans le New York Post et le New-York Times et sur de nombreux blogs forçant Apple à expliquer l'origine de cette perte de poids. Mais c'est dans les milieux financiers qu'on se la pose avec le plus de "sérieux". Une chute du cours de l'action a suivi ces "révélations". Les responsables d'un fonds de placement ont même eu l'idée de demander à des médecins d'examiner dans le détail des photos récentes du patron d'Apple pour faire un diagnostic.
Chacun sait combien Steve Jobs est important pour Apple, comment il a redressé cette entreprise, mais tout de même… Il a aussi une famille, des enfants qui méritent d'être respectés au moins autant que les actionnaires.