Ces gardiens de la tradition viennent de faire une sortie dans laquelle ils émettent plusieurs vœux, afin que le Cameroun retrouve ses lettres de noblesse d’antan.
Ils disent vouloir apporter leur contribution à la résolution des crises qui secouent le Cameroun et qui sont à l’origine de la profonde fracture sociale. Une posture qui peut être qualifiée d’inédite, car il s’agit d’une première, d’autant plus de mémoire des camerounais, les chefs traditionnels de l’Ouest se sont rarement réunis pour de telles initiatives.
Une sortie pour le moins compréhensible quand on sait le Cameroun traverse l’une des périodes les plus tumultueuses de son histoire, et dont les soubresauts n’épargnent personnes, même pas eux les gardiens du temple : « La chefferie traditionnelle rempart du peuple en cas de doute, lieu de décharge de tous leurs problèmes, entre séculaire de réconciliation et de [dénouement des fils entremêlés], est-elle aussi touchée dans son essence avec des atteintes à sa sacralité et même à l’intégrité physique de ses gardiens. Ceci démontre la profondeur de la fracture sociale entre une partie du peuple et ses dirigeants à tous les niveaux ».
A l’issue de cette concertation inédite, où ils n’ont pas fait dans la langue de bois, et encore moins caresser le pouvoir de Yaoundé dans le sens du poil de la bête, le conseil des Rois du Soleil couchant (Binam), ont pondu un document de plusieurs pages dans lequel, ils suggèrent la réforme constitutionnelle, la transition politique, la révision du système électoral ainsi que la transition inclusive entre leaders d’opinion camerounais impliquant la diaspora.
Concernant la crise sécuritaire dans les régions du Nord-ouest et du Sud-ouest, ils reconnaissent que l’option militaire a montré ses limites. Et par conséquent, recommandent aux parlementaires d’introduire le dossier du Nord-Ouest et du Sud-Ouest à l’ordre du jour au parlement. « La guerre dite du NOSO est en train de verser dans une barbarie insoutenable avec pour principales victimes, les civils et même les enfants qui voulaient juste s’instruire. Des assassinats, décapitations, exécutions sommaires, enlèvements et humiliations de toutes sortes se multiplient et se banalisent, portant ainsi une atteinte grave aux droits et à la dignité humaine dans notre pays », disent-ils dans le communiqué.