Les aides publiques distribuées en milliards d'euros aux grandes entreprises, PME, commerces et autres (associations) ne concernent pas la création artistique en art contemporain ou art actuel en France car la création artistique contemporaine au sein des arts plastiques n'est identifiable uniquement que par son créateur auteur, qui lui-même n'est identifiable qu'avec un numéro de Siret auprès de la Maison des Artistes (MDA) ou de l'URSSAF qui gèrent aujourd'hui la fiscalité des artistes plasticiens (peintre, sculpteur, dessinateur, installateur, vidéaste, photographe, artiste numérique, etc.) . Ce numéro de Siret n'est pas attaché à l'activité réelle de l'artiste auteur et créateur, soit sa création artistique (son travail réel), mais elle reflète les ventes de l'artistes, son chiffre d'affaire. Un artiste qui ne vend pas, soit par choix personnel ou par la nature de ses œuvres : installation, vidéos, art numérique, etc, n'ayant pas de chiffre d'affaire n'est pas indentifiable à la MDA ou à l'Urssaf et n'aura donc aucune aide publique, même si l'artiste est connu et reconnu par le public, par les institutions et peut même avoir des œuvres en collection muséale (musée, Frac, collection publique...). Je rappelle qu'en France, il n'y a pas de statut d'artiste, l'adhésion à la MDA (maison des artistes) ou à l'URSSAF n'attribue pas à l'artiste un statut d'artiste, ces 2 entités gèrent seulement sa fiscalité et ses devoirs afin de payer ses cotisations sociales en proportion de son chiffre d'affaire. Donc un artiste non commercial mais artiste quand même n'a aucune aide publique, souvent il n'est pas ou plus exposé et il n'est pas aidé par les DRAC, FRAC, CNAP, ministère de la culture, régions, départements, ou localités... Quand vous voyez des annonces de résidences d'artistes, des candidatures aux aides publiques, des propositions d'expositions, ces annonces sont uniquement réservées aux artistes commerciaux (avec Siret ou MDA), ces annonces flirtent avec l'illégalité et surtout la stigmatisation de l'artiste exclu du marché ou de l'institution ! Il y a quelques mois, un rapport a été remis au ministère de la culture, qui demandait au ministre de la culture de donner un statut aux artistes. Nous rappelons que le dernier gouvernement qui a voulu établir un statut d'artiste est le gouvernement de Pétain sous l'occupation allemande qui a dû y renoncé , et ce statut visait bien sûr à brider l'artiste, le censurer et inclure sa création artistique dans les plis et replis des exigences d'un régime autoritaire.
Quant aux associations d'artistes, elles bénéficient rarement d'aides publiques en temps normal, et encore moins sous Covid...
En France "être artiste" est une activité auto-proclamée. En sociologie, l'artiste s'inscrit dans un régime vocationnel qui se distingue de la profession et du métier. "Un régime vocationnel qui valorise la pratique artistique (...) fait émerger l'artiste comme synonyme d'un état et non plus d'une fonction" dit la sociologue Nathalie Heinich (il faut lire : "Du peintre à l'artiste. Artisans et académiciens à l'âge classique", "Être artiste. Les transformations du statut des peintres et des sculpteurs", etc.).
"Être artiste" devant les tribunaux : les juges apprécient cette auto-proclamation sur la production artistique de l'artiste, ses articles de presse, s'il est dans des collections, ou dans le meilleurs des cas s'il est inscrit à la MDA (mais face à une juge ce n'est pas une obligation !) , etc.