Dans son ouvrage Libre d’être digital nomad, Fabrice Dubesset outille ses lecteurs pour se lancer dans une vie de travail à distance depuis des destinations plus ou moins exotiques. La Covid-19 et ses contraintes sanitaires étant passée par là, il est plus difficile et moins attirant de changer régulièrement de pays et de passer de quarantaines en quarantaines. Toutefois, beaucoup d’entre nous travaillons désormais à distance, par choix ou obligation, et ses conseils s’appliquent aussi bien à ceux qui entreprennent depuis Kuala-Lumpur que depuis Fontenay-sous-bois. De nombreux obstacles jalonnent la voie des entrepreneurs, mais s’il en est que nous avons tendance à sous-estimer, c’est… nous-même. Fabrice Dubesset s’en explique :
« Le principal frein, c’est vous.
J’ai constaté que les principaux freins chez les indépendants pour développer une activité digne de ce nom ne viennent pas du manque d’information. Il n’y a jamais eu autant d’informations disponibles, gratuites ou payantes. Vous avez accès à tout si vous cherchez vraiment. Non, les principaux freins ne se situent pas ici. Le principal obstacle à votre réussite, c’est vous, tout simplement. Et le premier pas, c’est déjà de mettre votre ego de côté pour le reconnaître.
Nous avons tous des freins, des paradigmes, des visions limitantes. Nous pensons qu’ils correspondent à la réalité car nous les avons depuis le début de notre existence. Ce furent des réponses que nous avons dû mettre en place face à certaines situations. Nous restons alors toujours attachés à ce que nous connaissons le plus, même si ce n’est pas ou plus adapté.
Je suis convaincu que nous devons constamment investir sur nous-même, c’est le travail d’une vie. Ces conditionnements, ces pensées limitantes, ces fausses croyances, que nous avons tous, nous empêchent d’avancer et de développer pleinement tout notre plein potentiel. Nous avons abordé cela précédemment au sujet du marketing dont certains ont une vision négative. Si vous changez votre vision, votre regard, la réalité est tout autre.
Je ne peux m’empêcher de penser à une connaissance dont le rêve était de réussir dans la peinture. La réalité, du moins « sa » réalité l’a conduit à une carrière ennuyeuse et stressante dans l’administration, avec des burn-out à la clé. Cet homme a les compétences, la passion, l’envie et l’argent de côté. Il peut prendre des années de disponibilité pour réaliser son rêve. Alors pourquoi ne saute-t-il pas le pas ? Lui seul le sait. Peut-être entretient-il une loyauté plus ou moins consciente envers sa famille et son milieu. C’est souvent un frein important que nous nous imposons. Ces loyautés invisibles nous empêchent de faire les meilleurs choix pour nous, ceux qui nous conviennent vraiment, que ce soit d’adopter une certaine façon de vivre ou d’embrasser telle ou telle carrière. Parfois, certains ne s’accordent même pas la liberté de choisir leur partenaire amoureux devant leur famille…
Pour terminer, je laisse la parole à Steve Jobs : « Votre temps est limité, ne le perdez pas à vouloir vivre la vie de quelqu’un de différent. Ne suivez pas les règles qui vous imposent de vivre comme les autres pensent que vous devriez vivre. Ne laissez pas les bruits des opinions des autres assourdir votre voix intérieure. Et surtout ayez le courage de faire ce que votre cœur et votre intuition vous demandent. Eux seuls savent ce que vous voulez vraiment devenir. Tout le reste est secondaire. [1]»
Comment ce discours résonne-t-il en vous ? Prenez un temps d’introspection, même, et surtout, si vous avez le sentiment de ne pas avoir de temps à « perdre » à vous interroger sur vous-même. Qu’est-ce qui vous freine aujourd’hui ? Listez tous les obstacles qui vous viennent à l’esprit : certains sont externes, comme le refus de tel financement ou la perte d’un prestataire clé, d’autres relèvent de vous-même, allez les chercher aussi ! Vous serez étonné par leur variété : sentiment d’imposture, réticence à s’engager, peur de déranger les prospects avec vos propositions, etc. Creusez vos freins internes et levez-les petit à petit.
[1] Discours de Steve Jobs à Stanford en juin 2005.