O le livre, en attendant le spectacle qui reprendra en Mars Avril, o comme c’est bien, déjà à « l’heure vagabonde »émission de france-inter, le samedi 14/11/2020 à 19h16, j’ai pleuré, ri, retenu des passages pour les faire travailler.... Sont abordés avec délicatesse : la pudeur ... c’est quoi ça pour chacun vis à vis des parents ? Alors certains aussi me diront même si c’est singulier, même si c’est bien, j’en ai marre des seuls en scène, bah oui alors faut ne pas lire de roman, ni voir au musée de tableau, parce que là aussi c’est un seul en scène.... ni faire une confidence à un ami, mais tous n’en font pas des confidences....Alors allez-y ou pas ! allez-y ou prenez le livre, si vous ne savez rien ou peu du théâtre et du seul en scène, mais que vous aimez les petits livres qui ne vous lâchent pas, comme une épure, un très bon scénario avec des ellipses qui nous restent ; voilà, il y a des silences qui en disent aussi longs que les mots. Et le pas croyable, c’est que c’est intime et que jamais, ô jamais, on se sent voyeur....Je me dis qu’il ne faut pas en mettre trop d’extraits car il vous le faut ce petit livre, comedien en recherche de texte qui fait mouche, ou pas.J’espère que tous les romanciers, les écrivains, l’écoutent à voix haute leur texte avant de le proposer. Le lisent comme au stand up? Oui et comme une prière, aussi !?
Je ne vous en mettrais qu’un extrait : P 55-la leçon de vélo– Papa un jour tu t’étais mis en tête de m’apprendre à faire du vélo. Tu étais très sportif et moi je détestais le sport. J’avais peur du vélo. J’avais peur de tomber, peur d’avoir mal. Tu aurais voulu que je sois courageux pour cette leçon, mais c’était le contraire, je grimaçais de peur. Je me rattrapais au guidon comme à une branche au bord d’un gouffre. Tu me disais « Pédale plus vite ! Prends de l’élan ! T’arrête pas ! ». Et je voyais que tu voyais que j’avais peur, que je n’avais pas envie de faire du vélo, et je voyais que cela te contrariait, que tu réprimais un petit sourire désolé, infligé par ma douilletterie et ma maladresse. Je pense que sans le savoir, j’ai voulu t’énerver, t’agacer, te contrarier, te navrer, t’exaspérer, te hérisser, t’horripiler, te porter sur les nerfs, de taper sur le système, papa. Et si, sans le savoir, j’ai voulu tout cela, c’était pour te décevoir. Je pense que te décevoir a été une de mes grandes passions. Et si, sans le savoir, j’ai tant voulu te décevoir, ce n’était pas pour que tu t’éloignes de moi, ce n’était pas pour que tu continues à être silencieux, c’était pour que je devienne un problème. Ton problème. Je me suis saboté pour que tu me répares. Je n’ai pas trouvé mieux. Je me suis saboté. »Tant pis en voilà un 2 ème comment résister !
P 10 -Adopter-J'avais passé des années à vouloir adopter un chat sans me décider à le faire. Ce jour là enfin j'allais passer à l'acte. Je l'avais repéré sur le site Internet de la société de protection des animaux. À la différence de beaucoup d'autres chats sur les photos, il n'y avait dans ses yeux aucune trace de malice ou de prédation, seulement de la douceur et une légère tristesse. Après être allé le voir une première fois dans sa famille d'accueil, j'y retournai muni d'une sacoche de transport afin de le ramener chez moi. En chemin je fus pris d'une crise de panique. Pour me calmer j'ai dû descendre de la rame de métro et m'assoir sur le quai. Après 10 minutes d'hébétement, j'ai décidé d'envoyer le même SMS à plusieurs de mes amis : « pardon de te déranger un dimanche matin mais je suis un peu angoissé. Penses-tu que ce soit une bonne idée que j'adopte ce chat ? » Au bout de cinq minutes, sans réponse, j'envoyai un deuxième SMS : « s'il te plaît réponds-moi c'est urgent.» Finalement un quart d'heure plus tard, une amie m'a répondu : « Ce chat fera de toi l'homme le plus heureux du monde. » L'idée me parut incongrue. Mais entre adopter un chat et devenir l'homme le plus heureux du monde, adopter un chat me sembla soudain une chose facile à faire."
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