Les discussions politiques sur l'avenir de la Libye entre les 75 délégués de tous bords rassemblés depuis une semaine à l'invitation de l'ONU dans la banlieue de Tunis ont été suspendues hier dimanche sans que ne soit nommé un nouvel exécutif chargé de superviser une période de transition devant mener à des élections en 2021.
Les délégués étaient entre autres chargés de désigner un chef de gouvernement et les trois membres d'un Conseil présidentiel formant un exécutif unifié chargé de prendre le relais des institutions rivales.
L'émissaire par intérim de l'ONU pour la Libye Stephanie Williams a indiqué qu'il a été convenu que les participants se retrouvent dans une semaine pour une rencontre virtuelle afin de se mettre d'accord sur le mécanisme de sélection pour la future autorité.
Mais les Nations unies s'estiment déjà satisfaites des progrès réalisés. Stephanie Williams a indiqué que les pourparlers avaient permis d'atteindre un consensus sur trois documents importants à savoir la feuille de route vers des élections, les prérogatives des autorités exécutives et les critères d'éligibilité pour pouvoir y siéger.
L'ONU avait annoncé vendredi la conclusion d'un accord sur des élections "nationales" pour le 24 décembre 2021, sans toutefois préciser s'il s'agissait d'élections présidentielle ou parlementaires ou les deux. Elle n'a pas non plus précisé dans l'immédiat quelles seraient les prérogatives du président du Conseil présidentiel, à qui il a notamment été question de confier le poste de chef des armées.
Après pratiquement une décennie de chaos, plusieurs séries de pourparlers organisés à la faveur d'un cessez-le-feu formalisé en octobre après l'échec de l'offensive lancée en avril 2019 par les forces pro-Haftar contre Tripoli ont permis des avancées sur le plan économique, militaire et politique.
Un autre accord scellé la semaine passée entre les représentants des deux camps rivaux du GNA et du maréchal Khalifa Haftar, prévoit "le retrait de tous les mercenaires et combattants étrangers" de cette zone.