L’ancien militant du Social democratic front est actuellement en soins intensifs à l’hôpital militaire de la garnison dans la capitale économique. Selon des sources hospitalières, ses jours ne sont pas comptés.
Hier, dimanche 15 novembre 2020, Elimbi Lobe a été victime d’une mortelle agression devant son domicile à Bonapriso. L’homme politique était sorti de sa maison de très bonne heure pour se rendre à Yaoundé lorsqu’il a été attaqué par trois bandits à bord d’une moto. Ces hors-la-loi ont emporté ses téléphones et sa mallette qui contenait ses documents personnels. Ces derniers, apprend-on vont lui porter un coup de poignard dans le ventre et une balle au niveau du genou. Aux dernières nouvelles, l’ancien militant du Social democratic front (SDF) est actuellement en soins intensifs à l’hôpital militaire de la garnison dans la capitale économique. Le promoteur de la plateforme Kawtal est hors de danger. Selon des sources médicales, «il est conscient mais a perdu beaucoup de sang».
Abel Elimbi Lobe est connu comme un homme qui n’a pas sa langue dans la poche. Son franc parler lui vaut de nombreux ennemis tant dans le camp du pouvoir que dans celui de l’opposition. Il y a de cela quelques jours, celui que beaucoup surnomment « opposant de l’opposition » taclait certains de ses confrères en ces termes sur les antennes de Ltm TV : «Le problème est qu’aujourd’hui, beaucoup de Camerounais ne se retrouvent pas dans l’opposition. La faute à certains acteurs qui empêchent qu’ils puissent faire le bon distinguo. Le rôle d’un acteur politique est de tenir un discours et de tester la popularité de ce discours en se faisant élire. On ne peut pas boycotter aujourd’hui et se poser en professeur de l’opposition»,
disait-il.
L’autorité de l’Etat
L’agression de l’ancien militant du Social democratic front (Sdf) a touché de nombreux Camerounais. Notamment Jean De Dieu Momo, le ministre délégué auprès du ministère de la Justice. « L’acte crapuleux contre Abel Elimbi Lobe montre une fois de plus l’état d’insécurité dans notre pays. Une lecture d’un tel acte montre que le peuple souhaite un durcissement des moyens coercitifs de L’Etat. C’est la manifestation de l’impunité qui revendique la réaffirmation de l’autorité de L’Etat », a-t-il condamné sur sa page Facebook plusieurs heures après l’annonce de cette attaque. Le membre du gouvernement fait observer que l’insécurité est galopante dans l’ensemble du pays.
D’abord certains ont pris les armes contre l’Etat et malgré les appels renouvelés au dialogue, dit-il ils (les sécessionnistes anglophones, Ndlr) sont passés à la vitesse supérieure en tuant les enfants et en égorgeant les femmes quand ils ne les enterrent pas vivantes. Ensuite d’autres, selon Jean De Dieu Momo sont allés « saccager nos ambassades et continuent d’y mettre impunément les graffitis. Les derniers en date ont pris en otage les gardiens des prisons pour empêcher que leurs clients soient ramenés dans le centre de détention. Nous avons eu droit à un communiqué de leur hiérarchie qui ne condamne pas cet acte mais fustige les moyens que L’Etat a déployé pour y mettre un terme. » Aujourd’hui c’est Abel Elimbi Lobe qui est attaqué au sortir de sa maison par des malfrats. Le message ne peut plus être plus clair. L’autorité de l’Etat est soumise à la question. C’est un acte terroriste qui défi l’Etat et qui en déni jusqu’à l’existence. Il faut sévir ou périr car les citoyens ont besoin de la protection de l’Etat.