A nos fleurs éternelles est un manga en deux tomes de Narumi SHIGEMATSU paru dans le magazine Be Love. Ce n’est pas la première fois qu’une de ses œuvres est éditées en France, puisse que vous la connaissez peut-être pour Running Girl, ma course vers les paralympiques. C’est grâce aux Editions Akata que nous pouvons profiter de ses titres atypiques.
Japon, XIVe siècle, époque Muromachi. Le petit Oniyasha est roturier. Vivant aux côtés de son père, il joue volontiers des rôles au sein de la petite troupe de théâtre populaire de ce dernier. Mais lorsqu’à l’âge de treize ans, lors d’une de ses représentations, le shogun Ashikaga tombe en amour pour son art, son destin va basculer… Elevé à un rang supérieur de noblesse, il deviendra par la suite celui qu’on appelle Zeami, le créateur du théâtre nô. Suivez le destin hors norme d’un artiste qui a révolutionné le monde du théâtre.
© by SHIGEMATSU Narumi / KôdanshaOn sait assez peu de choses de la vie de Zeami à part les grandes lignes et encore moins sur son adolescence. Narumi Shigematsu, en s’attaquant à ce sujet, offre sa réinterprétation de personnages importants du Japon. Elle questionne autant sur le rôle des arts et comment ils peuvent être mêlé parfois à la politique, mais elle raconte surtout la rencontre entre deux individus, qui au-delà des conventions sociales et des normes, tombent en amour l’un pour l’autre. Par ailleurs, ce manga nous plonge dans des aspects très traditionnels de la pensée japonaise, où l’art et le divin sont intimement liés, où les valeurs morales n’ont pas encore été transformées par l’arrivée du Christianisme et des Européens sur l’île…
Pendant toute sa vie d’artiste, Zeami s’efforce d’éclaircir et codifier le Sarugaku no nō, alors empreint de danses populaires, en un art d’esthétisme et de raffinement. Il énonce tous les grands principes du nô, il en théorise les principes esthétiques dans ses traités comme le Fūshi kaden, et reste l’auteur de près de la moitié du répertoire actuel (Merci à Wipiedia). Je n’y connais absolument rien, et je n’ai jamais vu une pièce de Nō de ma vie. C’est même une expérience qui me fait un peu peur. Peur de ne rien comprendre, peur de m’ennuyer un peu aussi parce qu’elles sont longues. Si j’ai tenté l’expérience « Kabuki » c’est parce qu’on a la possibilité d’assister qu’à une partie des pièces (30 min) au Kabuki-za de Tokyo. C’est sans doute idiot, et peut-être qu’un jour je dépasserais ma peur pour enfin voir une pièce.
A priori le Nō tel qui était pratiqué par Zeami était plus accessible, moins lent et guindé, il prônait même improvisation ! Bref, j’aimerais voir sa version du Nō.
Je vais pas vous mentir j’ai beaucoup de mal avec le style de dessin de Narumi SHIGEMATSU, heureusement l’histoire rattrape très largement. Mon ressenti final c’est de plonger dans une belle histoire où ce jeune garçon va devenir un grand artiste. Quel est le déclic, celui qui le fait basculer d’un simple danseur à un créateur d’émotion ? La relation entre les deux jeunes hommes est très forte (bon on se cache pas qu’on les en ferait bien un couple hein). L’admiration et le respect qu’ils ont l’un pour l’autre est palpable.
A nos fleurs éternelles est une série courte qui nous permet de toucher du doigt un art méconnu et surtout la vie de du jeune Oniyasha. Une façon simple et agréable de s’approcher de grande figure de l’Art japonais.