EP - Cancre - Face au vent

Publié le 13 novembre 2020 par Concerts-Review

Label: Upton Park
'CANCRE' ne s'assoit pas au fond de la classe mais habite au bout du monde... à Brest.
On y retrouve Robin Millasseau à la guitare et au chant, son frère Mathias à la basse et leur pote Klet Beyer à la batterie.
J'ai eu la chance de découvrir Robin à la guitare aux dernières heures de feu Craftmen Club (dont chacun vit encore bien heureusement).
Auparavant en 2013, il a créé, à Morlaix, son propre groupe qu'il dénomme 'WICKED' (plutôt que 'BATMAN', oups, désolé Robin, on a déjà dû te la faire!).
Il officie dans un style heavy blues in English avec look, ad hoc, perfecto santiags. Deux EPs sont pressés... comme les bretons, qui tournent beaucoup et pas en rond, chapeau!
Steeve Lannuzel, chanteur et artisan du club, produit le second EP.
On les voit à St Brieuc et plus récemment en Juillet 2019 à Plouha où ils interprètent les premiers nouveaux titres en français avant le changement de blaze.
Sous ce patronyme, CANCRE, le même line-up sort aujourd'hui (ou presque) son premier EP 4 titres.

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D'entrée, on reconnait la chouette guitare avant les chœurs beaux (ptet les corps aussi mais seules les fringues sont noires!) et bien travaillés tout comme les textes (inspirés par les poèmes de l'arrière grand-père de la fratrie).
Forcément 'Vols de nuit' fait voyager avec Saint-Ex. On attend une composition léchée façon chanson française mais le rock, chevillé au corps (d'hier à aujourd'hui) des musiciens, même bordé de violon, se fait entendre à travers une batterie tribale et des accords de guitare écorchés.
'Rodez' se chante sans accent vu qu'il n'y a pas de paroles juste des chœurs (et du coeur) mais la musique possède un sacré punch, gare aux abdos!
Un gimmick au synthé parcourt tout le morceau comme une sirène de pompier, y'a urgence là!
La rythmique rentre-dedans ne lâche rien et donne une grosse envie de pogoter. L'orchestration claire et à la fois ramassée met tous les instruments d'accord.
'Face au vent' nous emporte telle une évidence, 'On ne décolle que face au vent'. La rythmique carrée ne dévie pas d'un iota malgré la bourrasque.
Le débit de la voix fait penser à Tristan Nihouarn, on palpe l'énergie de Matmatah ou l'écriture bouillonnante de Noir Des...
'Saisir' rappelle, dès l'ouverture (en tam tam?), le blues brûlant des méchants 'Wicked'. La guitare canarde comme le tonnerre de Brest roulé dans la basse. Ce morceau autant que les précédents possède un groove inexorable.
La voix de Robin, superbe, continue de briller comme c'était déjà le cas auparavant. Ici la musique s'interrompt trop brutalement, on veut la suite.
On peut souhaiter (et parier) que l'EP précède un vrai album car le grand-père, dans les tranchées de la grande guerre, a semble-t-il été prolifique.
On aime que les cancres continuent d'écrire sans fautes ... au premier rang!

Par: NoPo