quand les serrures auront disparu
et que les étoiles
comme des olives presque mortes
entreront sans frapper dans la chambre
et la chambre que fera-t-elle
au moment de la récolte
qui dira à la voix lactée
de ramasser son drap et de le replier
toi quand le poseur de questions s’en ira
tu seras capable de dompter les étincelles filantes
dans la cheminée et du lait renversé
tu ne lisseras que la peau
mieux vaut veiller un feu verrouillé
que rallumer la grande ourse
de nuit tous les dormeurs ont mille ans
pour faire un mort il faut une assiette
d’olives et un bol d’éternité.
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Jean Portante (né en 1950 à Differdange, Luxembourg) – La tristesse cosmique (Phi, 2017)