Quoi de plus évident que la conscience ? Quoi de plus mystérieux ?
Un miracle permanent, intime et pourtant insaisissable.
D'où vient la conscience ? De la matière ?
D'où vient la matière ? De la conscience ?
D'où vient ce pouvoir de se sentir, se penser, se représenter, cette puissance d'être et de se savoir être ?
Tout dépend de la conscience. Mais la conscience dépend de tout : Ce dilemme semble inévitable.
Mais de l'une à l'autre, comment ?
Car je peux bien observer ma conscience avec toute l'ardeur que je veux, la scruter durant des années, la réaliser à fond par la méditation, la contempler infinie, englobant tout, âme de tout, être de tout... je n'en aurai pourtant pas le moindre début de compréhension de ce qu'est un neurone, une synapse, un cerveau.
Car je peux bien observer la matière avec toute la minutie et les instruments que je veux, jusqu'à briser les atomes en leurs ultimes particules, connaître les lois qui régissent leurs mouvements, leur masse, leur énergie, avec une précision presque absolue... je n'en aurai pourtant pas le moindre début de compréhension de ce qu'est la conscience.
Comment la conscience pourrait-elle engendrer cette matière qui lui résiste ?
Comment la matière pourrait-elle engendre cette conscience qui la dépasse ?
Pas de matière sans conscience, pas de conscience sans matière ; et pourtant l'un ne peut être expliqué par l'autre.
La conscience est bien le mystère des mystères.