Les difficultés rencontrées par les professionnels de la prévoyance collective ne datent pas nécessairement de la crise du Covid-19. C’est en tout cas l’un des principaux enseignements du dernier top 20 élaboré par L’Argus de l’Assurance traitant des résultats obtenus en 2019 par les courtiers grossistes qui dominent l’assurance collective des entreprises en France.
La croissance du secteur, qui marquait déjà le pas l’année dernière, devrait subir le plein impact de la crise sanitaire de 2020 avec un niveau d’intensité encore difficile à définir, même pour les grands assureurs.
Prévoyance collective : la croissance se tasse en 2019
En 2019, les primes perçues par les spécialistes de la prévoyance collective en entreprise ont connu une croissance moyenne de 2,5% par rapport à l’exercice 2018. Ces résultats peuvent paraître satisfaisants au premier regard, mais doivent être comparés avec une tendance beaucoup plus favorable par le passé : le chiffre annoncé par L’Argus de l’Assurance est en effet inférieur de 6 à 9 points à la croissance habituelle de ce secteur, au potentiel de développement encore considérable.
La prévoyance collective souffre par ailleurs de la comparaison avec la mutuelle d’entreprise, qui maintient quant à elle de très bons résultats pour 2019 avec une croissance moyenne de 5,2%.
Rappelons que l’ensemble des chiffres de l’enquête se basent sur un questionnaire rempli par les cabinets de courtage eux-mêmes, et expriment le chiffre d’affaires réalisé en assurance de personnes collective. Seuls les courtiers ayant communiqué la ventilation de leur chiffre d’affaires entre prévoyance et santé font l’objet d’un classement dans ces deux tableaux.
Qui domine la prévoyance collective en France ?
Sans surprise, Entoria consacre en 2019 son nouveau statut de leader de la prévoyance collective dans les entreprises françaises, avec un chiffre d’affaires de 58,2 millions d’euros. Pour rappel, le groupe est de création très récente puisqu’il est né du rapprochement entre Ciprés et Axelliance en 2018. Selon son directeur général adjoint Richard Locatelli, Entoria a finalisé son intégration avec succès en 2019, notamment en cédant les anciennes activités de vente directe d’Axelliance pour se consacrer entièrement à son activité de courtier grossiste en assurance collective. 2020 devrait donc signer le retour du groupe sur le plan de l’activité commerciale et de la relation client.
Les deuxième et troisième places du podium sont occupées par April et Verspieren, avec respectivement 47,5 et 41,8 millions d’euros. Siaci Saint-Honoré, qui a de loin la plus forte activité commerciale en santé collective, se contente d’une quatrième place concernant la prévoyance collective avec 30 millions d’euros.
Quelles difficultés pour les professionnels du secteur ?
Dans le contexte de la crise sanitaire du Covid-19, certaines charges financières déjà lourdes pour le secteur de la prévoyance collective devraient connaître logiquement une aggravation. On peut notamment citer :
- La hausse structurelle des arrêts de travail. Pour rappel, les indemnités journalières versées par la Sécurité sociale – complétées par la plupart des contrats de prévoyance en collective – connaissent une croissance moyenne de 4% chaque année. Le phénomène est corrélé à une augmentation significative de l’absentéisme médical de longue durée, y compris chez les assurés jeunes, comme cela a pu être notamment démontré par la dernière étude du cabinet Ayming sur le sujet.
- L’augmentation du coût de la portabilité des droits des salariés en cas de licenciement économique ou de liquidation judiciaire de l’entreprise. Ce coût a pu être estimé à 1 milliard d’euros d’ici la fin 2021, au vu des nombreuses défaillances d’entreprises qu’il est possible d’anticiper dès à présent.
Cette dégradation des risques devrait conduire les professionnels de la prévoyance collective à poursuivre la hausse des tarifs qui caractérise le secteur depuis déjà plusieurs années.
Les grands groupes du top 20 de la prévoyance collective ne semblent, pour autant, pas en danger de mort. Preuve en est le refus d’au moins deux d’entre eux – les cabinets Entoria et Henner (sixième place du classement) – de bénéficier des mesures d’aide gouvernementales.
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