Les producteurs de la filière avicole appellent le gouvernement à s’investir afin de sortir le Cameroun de la dépendance.
C’est une nouvelle crise qui touche le secteur avicole camerounais. Depuis le 9 novembre 2020, le gouvernement a instruis les opérateurs «de surseoir
momentanément aux importations des poussins d’un jour, des œufs à couver et autres produits avicoles.» L’instruction du ministre de l’élevage des pêches et des industries animales (Minepia), intervient à la suite d’une autre instruction donnée aux responsables de ce département ministériel.
En date du 4 novembre 2020, une note du ministre de l’élevage, des pêches et industries animales, le docteur Taïga instruis au directeur des services vétérinaires, celui du développement des productions, aux délégués régionaux et aux chefs de postes d’inspection sanitaire vétérinaire le renforcement des mesures de prohibition aux entrées des produits avicoles au Cameroun.
Des mesures qui viennent en fait réitérer la décision prise lors de la survenue de la grippe aviaire au Cameroun en 2016. La correspondance signée le 4 novembre 2020 par le ministre de l’élevage, des pêches et des industries animales souligne en effet : «Vous voudrez bien renforcer la surveillance aux frontières et faire appliquer rigoureusement les mesures d’inspection sanitaire vétérinaire conformément aux termes de la décision N°00164/Minepia du 25 juillet 2016.» Des mesures interdisant l’importation de certaines espèces sensibles à l’Influenza (grippe aviaire).
Finances publiques
Production locale dépendante de l’extérieur Dès lors, facile de comprendre la hausse des prix des produits avicoles sur le marché depuis quelques semaines. Le président de l’Interprofession avicole de l’Ouest et du Nord-Ouest explique que «notre dépendance pour l’approvisionnement en matière première est l’une des causes de cette situation.» Léopold Kamga explique que la production des œufs et des poulets dépend des parentaux produits en Europe. Au sein de la filière, les producteurs soulignent que la décision d’interdire les exportations des produits avicoles de 2016 est venue fragiliser un secteur qui fonctionnait déjà à 50% de son potentiel quelques années avant. Une situation qui a empiré avec la survenue des
restrictions liées à la pandémie du Coronavirus. Une situation qui est venue restreindre la timide reprise que connaissait le secteur avicole.
Le président de l’Ipavic-Ouest ne masque pas l’ampleur de la situation. Léopold Kamga précise qu’«il est difficile d’imaginer le plafond que les prix
des œufs et des poulets vont atteindre. La seule certitude est que nous allons assister à une hausse vertigineuse des produits avicoles.» Pour parer à cette situation qui impacte négativement le panier de la ménagère, l’interprofession avicole appelle le gouvernement à favoriser la production locale des parentaux et celle des unités de transformation locales. «Les producteurs locaux n’ont pas la capacité de le faire. C’est un impératif qui permettra au Cameroun de réduire les dépenses liées aux approvisionnement et maximiser les gains qu’il peut tirer de l’exportation des œufs et des poulets en créant des chaînes de transformation locales.» De même que le président de l’Interprofession avicole de l’Ouest et du Nord-Ouest pense que cette solution garantira l’autosuffisance nationale dans la production et la consommation des produits avicoles.