Cameroun : Le transport urbain par bus se meurt

Publié le 11 novembre 2020 par Tonton @supprimez

Entre succession de sociétés qui connaissent toutes, la même fin tragique pour des raisons diverses et absence d’une politique objective en la matière, ce secteur d’activité, à défaut d’être inexistant, est agonisant.

La Société camerounaise de transport urbain (Sotuc) a fait le beau temps de la ville de Yaoundé pratiquement jusqu’aux années 2000. Avec une pièce de 100Fcfa, on s’offrait une place dans un bus sans autre forme de procédure. Malheureusement, quelques temps après la Sotuc a fait faillite. Après une période à vide, en 2006, l’annonce d’une nouvelle société de transport urbain vient redonner l’espoir auprès des habitants de la cité capitale. Les fruits finissent par tenir la promesse des fleurs puisque quelques temps seulement après l’annonce, la nouvelle société est fonctionnelle. Son nom : le Bus. Le prix est relativement revu à la hausse, en lieu et place de 100Fcfa, c’est désormais 150Fcfa que les passagers devront payer pour se faire une place dans le bus. Si l’arrivée des Bus de cette société de transport a été saluée par les populations de Yaoundé, on peut toutefois relever que l’euphorie aura été de courte durée puisque les mêmes difficultés demeurent.

De longues files d’attente, des bousculades étaient toujours monnaie courante. L’extrême surcharge avait très vite fait céder certains véhicules. Il faut aussi ajouter à cela le management approximatif. Des 600 employés de départ, on se retrouvera quelques temps après avec une centaine qui réclame jusqu’à ce jour 14 mois de salaires impayés. Les autres sont en congés technique. Et pourtant, cette société a rendu service aux Yaoundéens ainsi qu’aux étudiants de la ville de Soa et autres habitants de ce côté-là.

La belle époque est désormais derrière les camerounais. Depuis le 13 février 2017, c’est la Société de transport et équipements collectifs de Yaoundé (Stecy SA), qui assure désormais le transport de masse par bus. Dans un premier temps, 20 autocars, 10 bus de marque Mercedes et 13 bus Coasters, qui sont les contributions de la Communauté urbaine de Yaoundé, desservent 5 lignes pilotes dans la ville de Yaoundé. Avec une ligne spéciale qui part de l’université de Yaoundé I pour l’Université de Yaoundé II en vue de faciliter le déplacement des étudiants entre les deux institutions. Une autre ligne spéciale part de Camtel pour l’aéroport international de Yaoundé Nsimalen.

Le calvaire des populations

A Yaoundé, les populations délaissées et abandonnées à elles-mêmes sont obligées de se débrouiller comme elles peuvent. Le taxi est sollicité comme jamais. Le problème avec eux c’est surtout au niveau du coût. Il faut par exemple débourser 600Fcfa minimum pour partir Mendong pour le quartier Olembé. Pourtant avec une société de transport urbain, il en faut un peu moins pour la même distance. En plus, les clients évoquent l’insécurité.
Certains malfaiteurs se cachent généralement derrière le volant des petites voitures jaunes pour accomplir leur sale besogne, toute chose qui sème la confusion dans l’esprit des passagers. A côté des taxis, les cargos assurent le transport des zones urbaines vers les quartiers plus ou moins éloignés du centre urbain ou centre d’affaires. On les rencontre aussi bien à Douala qu’à Yaoundé.

Elvis Serge NSAA