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Bataille successorale: Qui de Motaze, Ngoh Ngoh , Franck Biya …. Après Biya?

Publié le 09 novembre 2020 par Tonton @supprimez

On danse déjà sur le  »scalp  » du président de la République, alors qu’il est encore vivant.

Plus que jamais , la transition trotte dans toutes les têtes, nourrie ces derniers temps par des rumeurs sur l’incapacité du président Paul Biya a dirigé le Cameroun et son décès, fort heureusement démenties formellement via ses nombreuses sorties officielles. Mais pour les ambitieux , et il y en a beaucoup, ce n’est que partie remise . Beaucoup y pensent , beaucoup s’y préparent , beaucoup s’y voient. Après avoir exercé le pouvoir pendant 40 ans et ayant soufflé sur 87 bougies , Paul Biya n’a sans doute plus la santé de ses cinquante ans. A cet âge-là, comme le disait le Pr. Charlie Gabriel Mbock ,on tend plus vers le tombeau que vers le berceau.

Dans l’ombre et parfois à ciel ouvert , des luttes de positionnement et des affrontements font rage . La moindre faille donne l’occasion à certains de vouloir en finir avec les adversaires. L’on a par exemple assisté à plusieurs reprise à des combats  »sanglants » entre Ngoh Ngoh , le secrétaire général de la Présidence de la République,et le ministre des finances,Louis Paul Motaze. Certains prédisaient même Kondengui à ce dernier. Le bras de fer qui oppose ces deux personnalités est tellement violent au point où l’on peut prédit la chute de l’un loirs du prochain remaniement ministériel.

Mais ,derrière ces passes d’armes , se cache la volonté pour chacun de porter l’estocade à l’adversaire dans le jeu successoral. Deux principaux camps s’affrontent, le clan Nanga ,dont est issu la première dame ,et celui des bulus. Ceux-ci cachent très mal leur volonté de prendre le relève en cas de vacance au sommet de l’Etat. Mais dans le camp d’en face,on ne l’entend pas de cette oreille. Fortement apprécié par Chantal Biya ,Ngoh Ngoh truste ,selon certains analystes, toutes les chances. Il semble en pole position pour le gré à gré que certains Camerounais decrient . Malgré ces innombrables casseroles liées à l’organisation foireuse de la Can 2019, il a été maintenu à son poste et même  »ennobli » par Paul Biya qui a fait de lui un ministre d’État. Il bat tous les records de longévité au secrétariat général. Cela démontre que dans l’ombre, la première dame tient ferme et rechigne à ce qu’on l’éloigne de la Présidence de la République, comme on l’a fait à ses prédécesseurs. Car ,c’est à Étoudi que tout se prépare . Chantal Biya qui n’aspire qu’à la tranquillité quand son époux aura quitté la scène, sait avoir trouvé en le Sgpr celui-là qui offre toutes les garanties de paix et de sécurité. Le choix est donc acté.

Sauf que chez les Bulus , on ne compte pas se laisser faire. Distancé par Ngoh Ngoh, la carte Motaze semble ne plus permettre de remporter la mise ,face à un Sgpr qui est devenu une sorte de président bis. Pour renverser la donne, les élites du Sud ont pensé à une solution imparable : Franck Biya. Elles ont à cet effet jeté la bombe dans l’opinion par médias et personnes interposés , indiquant qu’on préparerait le fils du président à prendre la main.Ce n’est pas la première fois qu’on évoque Franck Biya pour la succession de son père, hypothèse qui a toujours été bottée en touche, mais cette fois ci , les choses ont changé.

La stratégie est double ici: forcer la main au président de la République fortement influencé par son épouse, et présenter un visage plus consensuel et plus acceptable aux Camerounais que ceux de Ngoh Ngoh et Motaze. Non pas que Franck Biya n’ait pas lui-même des casseroles. On se souvient qu’il y a quelques années ,il a été cité dans une affaire de 100 milliards relatif à la Camtel; tout comme le scandale liés à ses entreprises forestières qui ont fermé les portes, ont souvent défrayé la chronique. Néanmoins , Franck Biya a aussi une histoire avec les Camerounais. Presque d’amour. Longtemps, il a représenté la seule figure enfantine auprès de Paul Biya,notamment sous l’ère Jeanne Irène Biya.

Les Camerounais n’ont sans doute pas oublié l’image de cet enfant de la Cathédrale notre Dame des Victoires de Yaoundé, assis à côté de son père ,lors des obsèques de sa mère. Malgré ses gaffes tel que rappelé ci-dessus, les Camerounais ont à son égard une opinion hautement plus favorable qu’à l’endroit de Ngoh Ngoh et Motaze. On a toujours apprécié qu’il se soit tenu loin des affaires politiques, contrairement aux rejetons des autres présidents africains qu’on a très vite fait de précipiter dans le sérail en vue de préparer la relève de Papa. Franck Biya a toujours donné l’impression d’être détaché des affaires politiques. Cette réalité a fait croire aux Camerounais pendant longtemps que leur pays échapperait aux logiques de la transmission héréditaire du pouvoir.

Mais ,le choix de Franck Biya serait-il crédible ? Ces choses que les Camerounais apprécient chez lui sont aussi des tares. Il n’a aucune expérience,ni dans la politique,ni dans l’administration. Quand on père prenait le pouvoir en 1982, même s’il était un nain politique ( Ahidjo fera d’ailleurs de lui l’un des vice-présidents de l’Unc en catastrophe avant de lui passer le pouvoir), il avait tout au moins déjà roulé sa bosse dans la haute administration qui, Cameroun , se confond au milieu politique. Parachuter Franck Biya maintenant dans les hautes instances du parti , océan de requins , pour une formation accélérée est possible. Il y sera encadré par des baby-sitters bienveillants.

C’est un scénario probable, mais difficilement vu qu’il est un peu tard pour le faire. Dans tous les cas , il n’existe aucune école où l’on forme les présidents de la République. Le hic c’est que le Cameroun a fortement changé et une succession de gré à gré se heurterait à une forte opposition. On le voit d’ailleurs déjà.

Zephirin Koloko


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