(Feuilleton critique), Portrait d’une énigme dans un miroir convexe, "7. Exploration du flux", par Pierre Vinclair
Par Florence Trocmé
Portrait d’une énigme dans un miroir convexe
Pierre Vinclair a proposé à Poezibao ce feuilleton critique à propos de de John Ashbery, Autoportrait dans un miroir convexe, tr. Pierre Alferi, Olivier Brossard et Marc Chénetier, Joca Seria, 2020.
Vient de paraitre chez Joca Seria une nouvelle traduction d’Autoportrait dans un miroir convexe, le livre le plus célèbre (paru en 1975) de John Ashbery (1927-2017), le poète américain sans doute le plus marquant des cinquante dernières années. Un livre à la fois déroutant et attachant, énigmatique pour ne pas dire mystérieux, excitant la pulsion d’interprétation autant qu’il se refuse résolument au commentaire. La quatrième de couverture ne met-elle d’ailleurs pas en garde ? « Tout artiste qui se respecte devrait avoir comme seul objectif de créer une œuvre dont le critique ne saurait même commencer à parler », y proclame Ashbery. Attention, donc : No trespassing. Poète méchant. Donc n’en parlons pas… ! À moins que, mal élevé ou titillé par une mise en garde sonnant comme une provocation, on y entende un défi — et même, une invitation. Tout critique qui se respecte ne devrait-il pas avoir comme objectif de dire la vérité sur l’œuvre qui se refuse à lui ? Dire la vérité, c’est un bien grand mot. Mais décrire de manière satisfaisante, quitte à pointer ce qui apparait fuyant. Ou encore, tracer les contours d’un mystère : faire le portrait, pour paraphraser Paul, de ce qui se donne comme une énigme dans un miroir ? Avec beaucoup d’humilité (et un peu de liberté).
Septième épisode : 7. ‘exploration du flux’
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