Dans la famille Carpenter, je voudrais la sixième enfant, Betty. Celle qui grandit la tête dans les étoiles pleines d 'histoires incroyables que lui raconte son père.
Son père, Landon Carpenter est cherokee. La lignée de sa famille est maudite. Avant les femmes étaient les chefs de famille. Aujourd'hui, ce sont les hommes à son grand regret.
Ce père aimant, très proche de sa fille lui transmet, à elle seule, les traditions et l'âme de sa culture. Fin connaisseur de la nature et de ses bienfaits, Betty l'observe, apprend et s'approprie la magie et les mythes de son père. Un terreau fertile à l'écriture. Car c'est aussi par les mots qu'elle deviendra elle-même.
Elle sera confrontée au racisme de son époque. La méchanceté sans borne des enfants tout comme son père dont la famille est perçue dans la ville où ils emménagent comme des marginaux.
La mère de Betty, ses deux soeurs luttent elles aussi. Elles lui déverseront leur souffrance mais lui donneront aussi du caractère et de la force, Elle grandira, choisira des propres armes et comprendra ce que veut dire être une femme dans les années 50,60 et 70.
La famille Carpenter, c'est aussi des secrets bien enfouis dans la terre. D'atroces révélations et des drames qui se succèdent (un peu trop parfois à mon goût). Betty devra s'en affranchir et chasser les démons de sa maison intérieure.
Betty, un roman de 700 pages qui vont emporte. Sa construction est impeccable. Vous tournez les pages s'en vous en rendre compte.
Tiffany McDaniel est d'origine cherokee et s'est inspiré de la vie de sa mère qui a grandit dans les Appalaches de l'Ohio pour écrire.
Elle a une imagination débordante, hallucinante. C'est ce que je retiens de ce roman, une écriture qui explose, fleurit et déborde de partout.
Un roman plein de violence, d'obscurantisme et très peu d'espoir ou de lumière.
Un roman plein de vie, de douleur, de poésie et de tristesse.
Un roman immersif, puissant et bouleversant.
Betty - Tiffany McDaniel - traduit de l'américain par François Happe - Gallmeister - 2020.