Et voilà, l’affaire semble pliée : c’est le candidat Biden qui a été « officiellement » désigné par les médias comme nouveau président américain. Je me serais donc trompé… Mais finalement, beaucoup moins que les sondages.
Rappelez-vous, c’était il y a quelques jours encore : tout indiquait une victoire écrasante, absolument sans le moindre doute, une véritable vague bleue pour le candidat démocrate. Les sondages, les experts, les médias des deux côtés de l’Atlantique étaient formels : Joe Biden était le prochain gentil président américain et il allait écraser le méchant Trump.
La réalité fut nettement plus pastel.
D’une part, l’écrasante victoire n’a pas eu lieu. Les médias concèdent la victoire à Biden, très difficilement, avec une âpre bataille dans plusieurs États où tout se joue encore à quelques poignées de voix. Ceci en dit long sur la prétendue détestation des Américains pour l’actuel président : en réalité, on mesure ici fort bien le biais énorme des médias et des instituts de sondage en faveur des candidats démocrates (ceci n’étant grosso-modo qu’une redite de l’élection de 2016), médias qui refusent encore d’admettre que non seulement, Trump a obtenu un soutien large du peuple, mais que ce soutien est même supérieur à ce qu’il fut en 2016, y compris dans ces tranches de population que ces mêmes médias classent obstinément comme démocrates.
On devrait donc s’étonner que les foules de Social Justice Warriors, lassées d’un vieil homme blanc hétéro, l’aient courageusement remplacé par un vieil homme blanc hétéro et on pourrait imaginer une remise en question de ces instituts, de ces médias, de ces experts. Ne rêvez pas : il n’en sera rien. Gageons que cet échec lamentable ne servira de leçon à personne et que le prochain candidat qu’ils trouveront compatible, que ce soit aux États-Unis ou ailleurs, en France ou en Europe, bénéficiera du même traitement lourdement biaisé.
D’autre part, signalons que le Sénat semble se diriger vers une majorité républicaine : la victoire de Biden s’annonce donc (très médiatiquement) non seulement bien moins solide qu’annoncée à grande titraille, mais en plus ce dernier pourrait, s’il est confirmé, avoir à affronter une chambre haute opposée à certaines de ses propositions.
Enfin, tout se déroule comme prévu, c’est-à-dire mal : des soupçons de fraude entachent ce scrutin, notamment parce que les votes postaux sont dits faciles à bidouiller et que ce sont ces derniers qui permettent aux médias d’imposer une victoire à Biden, du reste toujours pas officielle…
L’écart est faible, des soupçons existent et Trump ne s’avoue évidemment pas vaincu : l’ensemble du processus électoral est en train de passer, comme je l’envisageais dès le 4 novembre dernier, dans le champ douloureux du judiciaire.
Pour Trump et son équipe, deux fronts peuvent être ouverts : la contestation des résultats d’une part, et d’autre part la destruction du « president-elect » Biden en utilisant les affaires qu’il traîne maintenant de façon visible : Burismagate, Bobulinski, collusion avec la Chine, on peut garantir des semaines à rebondissement et tout semble pouvoir être envisagé afin que ne soit pas du tout clair le vote, tenu public et sans doute médiatisé à ce moment, des Grands Électeurs qui doit intervenir le 14 décembre.
Si la probité du candidat est en effet largement compromise avec des révélations médiatiques fracassantes, il n’est pas impensable d’imaginer les Grands Électeurs faire un cas de conscience, objecter et ne pas voter pour lui, le disqualifiant de l’investiture. Inutile de dire que ceci signifierait un chaos total aux États-Unis qui n’est absolument souhaitable pour personne. L’avenir nous dira si Trump choisit ou non cette voie dangereuse, et pourquoi.
Celle-ci, beaucoup plus à gauche et collectiviste que ne l’est Biden (qui n’est plutôt que l’archétype de vieux briscard politicien prêt à plonger ses doigts dans tous les pots de confiture de tous âges), promet de pousser un peu plus les États-Unis vers un collectivisme assumé.
Là encore, ce n’est une bonne nouvelle pour personne : la Chine et quelques autres États (dont en Europe) sont déjà hardiment lancés dans cette expérimentation qui a toujours abominablement foiré jusqu’à présent ; y ajouter les États-Unis, pour faire bonne mesure, garantit un début de décennies 2020 belliqueux et chaotique.
Du reste, il n’y aura probablement pas besoin de pousser beaucoup l’Amérique vers la crise : avec les divisions exacerbées entre les militants et sympathisants des deux partis politiques, l’élection un peu trop millimétrique, les revendications racialistes de plus en plus violentes, les Social Justice Warriors de plus en plus éruptifs, une dette colossale et des bulles boursières évidentes, tout concourt à fournir un terreau ultra-fertile à des catastrophes de tous ordres…
Sur le plan international, l’Amérique de Biden (et de Harris ?) ne se placerait plus en opposition frontale de la Chine qui se retrouverait avoir les coudées franches. Si l’on factorise que Xi n’a que deux ans avant le prochain congrès du PCC pour montrer sa force, dans ce contexte, son actuel repositionnement du côté de l’Inde et de Taïwan n’augurent rien de bon ; imaginer de nouveaux conflits ne semble ni inapproprié, ni même particulièrement osé. Que fera (ou que ne fera pas) l’Amérique de Biden dans ce contexte ? Reste à espérer que ces conflits soient aussi localisés et de faible intensité que possible…
On le comprend : cette élection ne résout rien, et les semaines qui arrivent promettent beaucoup trop d’agitation, comprennent beaucoup trop de paramètres pour se lancer dans la moindre prévision, surtout sur quatre ans.
Néanmoins, tout semble indiquer que le monde de 2024 sera profondément différent de celui de 2020, dans des proportions qu’on imagine mal maintenant.
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